L’homme, c’est connu, est une femme comme les autres. Pourtant, en matière de colifichets, l’égalité semble encore battre du jonc. Au mieux, “l’homme à bijoux”, pour paraphraser cette vieille chanson française des années 1910, se contentera d’un anneau dans l’oreille ou d’une chevalière aristocratique. Mais voilà maintenant que le bracelet se démocratise. D’autant que, rappelons-le, le bracelet fut une ornementation éminemment masculine du temps des Carolingiens et autres grands seigneurs du Moyen Âge : nos ligatures actuelles sont en fait les timides descendants de renforcements portés par les chevaliers qui avaient besoin de raffermir leurs poignets pour mieux supporter le poids de l’épée ou du javelot. Dis comme cela, le grigri de pacotille fait forcément plus viril. Alors qu’attendez-vous ? À porter en solo sur un joli tamis de poils noirs ou en duo avec une montre, voire à accumuler en multipliant les matières et les couleurs, le bracelet a désormais ce petit “je ne sais quoi” qui dit l’originalité de l’individu, tout en maintenant son “coming out” dans les limites du raisonnable. Une ribambelle de propositions existent chez les grands bijoutiers. Côté minimaliste, on aime le jonc en argent de la marque Le Gramme (320 euros). Très design, sans aucun motif ajouté, Le Gramme le décline en or et argent, métal brossé ou poli. Plus artiste, on peut se parer des clous en or gris de Cartier (7 050 euros) ou jouer sur un jonc en argent de Piaget (2 070 euros), l’un de nos préférés. Côté créateurs libanais, on tarde bizarrement à empoigner le thème. On attend depuis presque deux ans celui de Sélim Mouzannar. À défaut on peut toujours se jeter sur l’un des bracelets en cuir de Johnny Farah (autour de 150 dollars selon les versions) aux adjonctions de cuivre et de laiton. Ceux-là même les femmes les porteraient ! legramme.com ; www.piaget.fr ; http://www.cartier.fr ; johnnyfarah.com