La demande des Libanais sur le marché immobilier a reculé de 23,7 % sur les trois premiers mois de l’année, comparée à la même période un an plus tôt, selon l’indice trimestriel publié par la Byblos Bank, qui se base sur un sondage réalisé tous les mois auprès d’un échantillon de 1 200 résidents libanais.
La baisse est de 26,1 % comparée au quatrième trimestre 2017, tandis que l’indice a atteint son plus bas niveau depuis le deuxième trimestre 2015. Il s’agit également du troisième niveau le plus bas depuis trois ans et demi. Parmi les autres résultats, seuls 3,8 % des résidents libanais ont exprimé leur volonté d’acheter ou de construire un bien immobilier dans les six prochains mois, contre 5,1 % lors du trimestre précédent. La moyenne était de 6,8 % entre juillet 2007 et mars 2018, précise Byblos Bank.
Au niveau régional, c’est une fois de plus au Liban-Nord que la demande sur le marché de l’immobilier a été la plus élevée au premier trimestre, avec 6 % de résidents planifiant d’acheter ou de construire un bien immobilier dans les six prochains mois (contre 9,8 % un trimestre plus tôt). Suivent Beyrouth avec 4,6 %, comme au trimestre précédent ; le Liban-Sud avec 3,4 % (contre 4,5 % trois mois plus tôt) ; le Mont-Liban avec 3,2 % (contre 4,3 %) ; la Békaa avec 1,7 % (contre 2,1 %).
Pour le directeur du département de recherche de la Byblos Bank, Nassib Ghobril, l’effondrement actuel de la demande immobilière – dont les premiers signes ont commencé à apparaître fin 2017 – est principalement lié à la suspension des prêts immobiliers subventionnés, accordés dans le cadre du dernier plan de relance de la Banque du Liban (BDL). Cette dernière permet en effet depuis plusieurs années aux banques ainsi qu’à certaines entités publiques comme l’Établissement public de l’habitat (EPH) – dont la mission est d’aider les ménages aux revenus considérés comme modestes à acquérir un logement – de proposer des crédits à taux réduits en finançant la différence avec ceux du marché.