Il y a quelques semaines, un stage un peu particulier se tenait sur le campus de l’École supérieure des affaires (ESA). Au programme ? Pas de start-up ni de business plan, mais une initiation presque aussi vitale pour les femmes : l’art de se battre et, surtout, de se défendre. Localfitt, une jeune agence spécialisée dans l’organisation d’événements sportifs, y proposait la première journée jamais imaginée au Liban de combat rapproché, réservée à la gente féminine. Une vingtaine d’entre elles avaient répondu à l’appel. « Les femmes ont besoin de gagner en confiance. Elles doivent trouver une meilleure assurance corporelle, une autre présence de soi », assure le fondateur de Localfitt.

Financière dans la vie de tous les jours (elle travaille à la banque Saradar), Dana Azzi est la blogueuse derrière The Rebel Chronicles. Elle participait à cette journée spéciale. « Après des années à l’étranger, je viens de rentrer au Liban. Je m’y sens en sécurité. Mais posséder quelques réflexes “au cas où…” m’aide à me sentir davantage à l’aise dans la ville », assure-t-elle. Principal enseignement, pour elle ? « Nous pouvons être petites. Pas spécialement sportives… Maigrichonnes ou girondes, peu importe. Pour se défendre, ce qui compte ce sont de bons réflexes. Soit de l’agilité et une rapidité de réaction. »

Tout le monde a encore en tête le meurtre de la jeune Rebecca Dykes, 30 ans, assassinée par un chauffeur de taxi Uber, à l’hiver 2017, après l’avoir violée. Si l’affaire a fait grand bruit, elle n’a rien d’un cas isolé. Rien que dans la sphère domestique : d’après une enquête menée au Liban en 2016, un tiers des femmes disaient avoir été victimes de violences, tandis qu’un quart des hommes admettaient avoir eu un comportement violent vis-à-vis d’elles. À ce tarif-là, mieux vaut en effet connaître une ou deux astuces pour éviter les coups.

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