Les designers les plus prometteurs s’exposent du 20 au 23 septembre au Seaside Beirut lors de la Beirut Design Fair. Pour l’occasion, Le Commerce du Levant donne un coup de projecteur sur trois talents encore peu connus du grand public.


Tarek el-Kassouf


Architecte, Tarek el-Kassouf vit entre Beyrouth et Sidney. Il n’a cependant jamais construit d’immeubles. Aussitôt ses études terminées, il a été happé par le design et la création d’objets. Pour son bien, il faut croire : remarqué internationalement, il est l’un des artistes invités en résidence à la Swatch Art Peace Hotel, la résidence d’artistes que chapeaute Nicolas Hayek, patron de Swatch, à Shanghai, en 2019.

L’objet – The Melting Lamp

On connaissait the Melt Lamps de Tom Dixon, voici the Melting Lamp de Tarek el-Kassouf, une lampe où le marbre du socle se fond littéralement avec le support d’éclairage. «Il y a une forme d’opposition, de tension entre le monumental de la pierre et la fragilité de la lampe elle-même.» Simple, cette création est fidèle au minimalisme qui a fait la marque de fabrique de son créateur.

https://www.tarekelkassouf.com


Ahmad Bazazo

Jeune architecte, diplômé de l’AUB, Ahmad Bazazo a fondé son propre studio design, Studio A, il y a un an et demi. Malgré ses projets d’architecture, Ahmad Bazazo est attiré par la création d’objets ou d’ustensiles. «Une amie me félicitait sur des objets que je dessinais souvent. Elle m’a incité à persévérer», raconte-t-il. Ahmad Bazazo s’avoue influencé par l’Art déco, dont les formes géométriques simples et épurées sont, pour lui, le décorum le plus adapté aux maisons libanaises. «Je m’inspire du passé, je tente de le comprendre ; je ne reproduis pas.»

L’objet Reflect

À la Beirut Design Fair, Ahmad Bazazo présente Black and Gold Volume II : une série de petits meubles et d’objets où le marbre, le laiton et le cuivre sont associés de manière variée. «C’est une veine que je poursuis.» Parmi eux, Reflect, un chandelier qui renvoie la flamme de la bougie en un savant jeu de miroir. Édition limitée de dix pièces, elle est disponible au musée Sursock où elle est vendue 1 100 dollars.

studio-a-designs.com


Etienne Bas & Nada Borgi

Architectes et urbanistes, Étienne Bas – de son vrai nom Étienne Bastormagi – et Nada Borgi collaborent depuis quelques années à la création d’objets. L’an passé, ils présentaient une installation de miroirs dénommée [ME]RROR à l’occasion de la Design Week de Milan. «Quand on s’y regarde, [ME]RROR souligne des parties du visage ou du corps, mais jamais l’intégralité, ce qui oblige ses utilisateurs à se créer une autre vision d’eux-mêmes», explique Nada Borgi à la revue Frame en 2018. Ce jeu autour d’une identité fracturée est l’un des thèmes chers du duo, qui y voit l’allégorie possible pour Beyrouth et ses composantes urbaines souvent anarchiques.  

L’objet – Foll[i]

Cette année, ils reviennent en force à la Beirut Design Fair avec les foll[i], une ligne de petits mobiliers sans assignation évidente : ils peuvent autant servir de support pour plantes d’appartements que de petites tables à café, par exemple. «Nous voulions travailler sur le “vert” dans nos appartements. On a cherché à définir un coin où se réfugier pour être en paix, prendre un café…», explique Étienne Bas. Modulable, ce mobilier d’intérieur est aussi personnalisable. «On choisit la couleur de son marbre, celle du métal…» Il s’agit encore une fois d’un travail qui combine différents niveaux et volumes antagonistes. Ils sont commercialisés à la galerie White Wall pour un prix débutant autour de 800 dollars.

https://www.borgibastormagi.com