C.B.

Ils sont passionnés par l’architecture libanaise, plus spécialement les bâtisses en ruine, et le font savoir au travers de photographies qu’ils publient sur les réseaux sociaux. Instagram principalement. Ces “aventuriers-photographes” font partie du réseau Urbex, un mot-valise qui combine “urban” (urbain) et “exploration”. Bref de l’exploration urbaine.

Initiée aux États-Unis au début des années 1990, cette discipline, qui consiste à visiter des lieux, généralement abandonnés et souvent interdits d’accès, a gagné le Liban il y a quelques années. Jusqu’à devenir une addiction pour certains.

C’est le cas de Karim Abou el-Joud, médecin en semaine, et “urbexer” à ses heures perdues. « Je prends des photos pour montrer la beauté de ces lieux. J’espère ainsi éviter que d’autres le vandalisent. » Car c’est une des règles de cette communauté : ne rien dégrader, laisser le lieu tel qu’on l’a trouvé.

Une vingtaine de comptes Instagram dédiés au Liban

On compterait une vingtaine de comptes Instagram dédiés à cette manie au Liban. Mais beaucoup plus d’amateurs entrent sans effraction – le code de tout bon urbexer – des bâtisses abandonnés. « Lorsqu’on regarde autour de nous, on se demande ce qui a pu arriver dans ce lieu, comment les gens vivaient quand le bâtiment tenait debout. C’est pour cela que je prends des photos. Je veux montrer aux gens la beauté dans ces endroits délabrés », ajoute le médecin. 

« Attention, prévient cependant Karim, dans ces lieux inhabités, on peut aussi se retrouver nez à nez avec des chiens errants, des toxicomanes », voire des zaïms de quartier n’appréciant pas qu’on se promène dans ce qui leur sert de repère pour leurs petits trafics. D’où cette autre règle : toujours explorer en petits groupes, pour assurer leurs arrières.

En tous les cas, la communauté est accueillante, prête à initier le débutant à la magie des maisons oubliées.