Héliogravure d'Elger Esser
Héliogravure d'Elger Esser

S’émanciper des thématiques contemporaines rebattues, tel est le parti pris de l’exposition “Towards the Sublime”e proposée par la galerie Tanit. Dans cette perspective, 17 artistes libanais et internationaux ont été réunis autour d’une réflexion sur la notion du sublime.

Est sublime ce qui inspire l’admiration et suscite une émotion. Théorisée par Edmund Burke, cette idée du sublime a très tôt fasciné les artistes, qui l’ont interprétée de multiples manières. Mais il ne s’agit pas ici de montrer des pratiques artistiques se réclamant de l’art du sublime.

La démarche est toute autre : c’est une recherche, une quête d’un sens du sublime dans les œuvres présentées. C’est pourquoi elle a nécessité un long processus de collaboration avec les artistes pour la sélection des œuvres. Qu’elles parlent de la nature, d’un rapport à la lumière, de l’idée de la mort ou d’une forme de transcendance, elles témoignent toutes du caractère incommensurable et mystérieux de l’existence.

Chez Elger Esser, c’est le registre de la lumière, puissante, qui exprime la grandeur, et à travers la présence d’une fenêtre suggère l’ouverture vers l’inconnu, l’infini. Comme l’évoque aussi l’imposante porte de Michelangelo Pistoletto.

C’est cette même lumière indicible qui habite les huiles sur toiles de Michael Biberstein et de Danièle Genadry. Ou qui est absorbée et rejetée par la sculpture de blocs de verres colorés et polis de l’artiste coréen Bongchull Shin.

Les barricades en verre d’Ayman Baalbaki, placées entre deux colonnes, semblent représenter un obstacle et inspirent une forme d’effroi.

Nabil Nahas, lui, nous confronte à la notion de magnificence de la nature, alors que les natures mortes de Youssef Abdelke évoquent l’idée de la dualité de la vie et de la mort.

Quant à l’œuvre de Walid Sadek, conçue spécifiquement pour l’exposition, elle semble embrasser le monde.

Avec une scénographie basée sur des dialogues visuels, le propos se construit et nous offre, et c’est là tout l’attrait de cette exposition, la possibilité d’une immersion dans le vocabulaire du sublime.

Galerie Tanit, Tél. : 01/562812, du 25 juin au 9 août 2019.