Quel a été votre parcours et que cherchez-vous à mettre en avant dans vos créations ?

J’ai suivi une formation d’architecte aux États-Unis avant de me spécialiser dans la sculpture sur bois à l’École supérieure des arts appliqués de Paris en 2006. Peu à peu, je me suis éloigné de ce bagage initial pour inscrire davantage ma pratique dans une approche artistique. Depuis plusieurs années, je recherche de nouvelles compositions ou de matériaux comme le bois, le cuivre ou encore la résine qui génèrent des formes inattendues souvent organiques. J’essaie de construire des pièces intemporelles même si, au départ de chacune, il y a toujours une anecdote à raconter, une émotion à mettre en avant, un paysage ou un voyage qui m’ont marqué.

Parlez-nous de vos projets récents à New York et à Paris ?

Au Salon Art+Design de New York avec la galerie Gabriel et Guillaume, j’ai présenté en novembre dernier une pièce unique intitulée “Érosion” : un objet sculpté fait de fibres de chanvre et d’eau. Il est inspiré de la nature et peut être utilisé comme une étagère ou simplement exposé. Ce mois-ci, je présente à la galerie parisienne Gosserez “Cycle of life” une série de tables et de chaises en marqueterie contemporaine. Comme lors de ma première collaboration avec cette galerie, je cherche à associer et à opposer matérialité et immatérialité.

Quelle est la singularité et la valeur ajoutée du design libanais d’après vous ?

La scène du design libanais est très dynamique, pleine de créativité même si elle dispose de peu de moyens. Le Liban n’est pas un pays industrialisé. Malgré tout, un écosystème artisanal s’y est développé, que de nouvelles technologies aujourd’hui renforcent. On peut produire des pièces en édition limitée à un coût relativement raisonnable. Chaque designer peut ainsi expérimenter et c’est cette originalité qui participe à la reconnaissance croissante du design libanais.