“At the still point of the turning world, there is the dance” met à nouveau en lumière la scène artistique libanaise des années 1960 et 1970. Pensée à partir de l’un de ses acteurs, Helen Khal, l’exposition explore les liens et les pratiques de toute une génération d’artistes aux très nombreuses interactions. Car évoquer la vie personnelle et la carrière d’Helen Khal, professeure, écrivaine et peintre, c’est témoigner de l’effervescence créative d’une époque légendaire. Celle de l’ouverture des premières galeries d’art, comme Galerie One cofondée avec son mari Yusuf Khal en 1963, de la création de la “revue littéraire avec “Shi’r” en 1957 ou de la collaboration entre artistes dans différents studios. C’est rappeler aussi l’importance de nouvelles réflexions sur la pratique des femmes artistes ou la place de la sensualité et de la sexualité.

Mais surtout, c’est convier les artistes qui ont marqué cette période fondatrice. Aux côtés des œuvres de Chafic Abboud, Hugette Caland, Simone Fattal et Aref Rayess, on découvre ainsi les illustrations réalisées par Etel Adnan pour “Shi’r” de même qu’un magnifique nu à l’encre sur papier d’Yvette Achkar. On retiendra aussi la force de l’érotisme de Saloua Raouda Choucair et la délicatesse des sculptures en céramique de Dorothy Salhab Kazemi.

Tout l’attrait de la démarche ici est de montrer que l’artiste s’inscrit toujours dans le monde. Et qu’il fait œuvre en se nourrissant de la richesse de ses relations intimes… Qu’il s’agisse d’amour ou d’amitiés.

Home Works 8, musée Sursock, jusqu’au 19 janvier 2020.