Le gouvernement de Hassane Diab s’est donné quelques mois pour regagner la confiance des Libanais. Une mission qui semble impossible tant la fracture est importante entre le peuple et ses dirigeants, et la crise profonde. 

Joseph Eid/AFP

Un gouvernement de “technocrates” nommé par une classe politique conspuée par la rue peut-il sauver le Liban ? Tout dépend de ce que l’on entend par “sauver”. 

Les déclarations de certains responsables – comme le député Ibrahim Kanaan qui continue de qualifier la crise actuelle de « crise financière », ou le gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, qui s’est félicité dans une rare émission télévisée d’avoir évité « l’effondrement économique » – témoignent du fossé qui les sépare du reste des Libanais. Certes, le manque de statistiques les conforte dans leur déni de la réalité. Mais un coup d’œil rapide aux derniers indicateurs disponibles suffit pour constater la situation dramatique de l’économie réelle. 

En novembre déjà, l’indicateur synthétique de la BDL avait plongé de 13,4 %, les importations avaient baissé de 16,6 %, les exportations agricoles et industrielles avaient reculé de 15,6 % et 24 % respectivement, et les crédits au secteur privé de 11 %. En décembre, le volume des marchandises au port de Beyrouth s’était écroulé de 50 %. L’un des seuls indicateurs dans le vert était l’inflation, qui a grimpé à 7 %. Selon l’Institut international des finances (IFI), l’économie libanaise s’est contractée de 10 % durant les troi

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