L’AUB accueille jusqu’au 15 février une artiste qui, osons le dire, nous avait manquée. La photographe Rania Matar s’invite en effet sur les murs du musée de l’Université américaine, dédié généralement aux artistes modernes.

Celle qui vit entre le Liban et les États-Unis s’est amusée à retracer son itinéraire artistique en une série de quinze très belles photographies.

Pour ceux qui connaissent son travail, il n’y aura guère de surprise : l’artiste, dont les images figurent parmi de nombreuses collections publiques ou privées dans le monde (dont la collection Saradar au Liban), reste fidèle à ses obsessions. Les visages ou les corps des jeunes-filles qu’elle saisit dans son objectif lui servant à questionner “l’éternel mystère de la féminité”.

«Mon travail est en partie autobiographique. Je m’interroge sur ce que cela veut dire d’être une fille, une femme, une mère…», explique-t-elle.

Statique, la mise en scène de ces jeunes Ophélie évoque parfois le travail d’une autre grande photographe, l’Hollandaise Rineke Dijkstra, passée à la postérité pour ses jeunes femmes en maillots de bain. «Je trouve la nouvelle génération de femmes plus fortes, plus puissantes», avance Rania Matar.

C’est pour cela d’ailleurs que son travail sur le “She” (Elle) évolue, passant des “femmes fleurs” – l’un des thèmes sur lequel l’artiste s’est déjà longuement interrogée – aux “femmes sauvages”. Un nouveau leitmotiv que la “révolution” d’octobre lui a sans doute inspiré. 

Rania Matar, An Image and Her Woman”, Ada Dodge Hall, AUB, jusqu’au 15 février.