Comment avez-vous conçu cette édition 2020 et que souhaitez-vous particulièrement mettre en avant ?

2020 marque le 250e anniversaire de Beethoven et nous avons décidé de le célébrer en lui dédiant l’ensemble de la programmation. L’œuvre de ce génie, dont la surdité a rendu le destin tragique, fascine le public. Pour lui rendre hommage, nous avons notamment demandé au violoniste Renaud Capuçon de présenter au public libanais l’intégral des sonates pour violon et piano de Beethoven. C’est la troisième fois que le virtuose français vient jouer au Liban. Cette année, il est accompagné du jeune pianiste Kit Armstrong.

Comment vous êtes-vous adapté à la crise économique que traverse le pays ?

Quand nous avons arrêté le programme, il y a environ deux ans, nous savions que cette édition serait ambitieuse. Il n’était pas envisageable de modifier la cohérence de son contenu ni de son organisation. Impossible en effet de supprimer une symphonie ou d’annuler un musicien.

Il fallait donc continuer malgré les obstacles et les difficultés financières, liées à la baisse des contributions de nos sponsors. Mais cet effort n’avait de sens que si le public pouvait assister aux concerts. C’est pourquoi nous avons fixé le prix des billets à 30 000 livres libanaises. Une façon pour nous d’exprimer notre solidarité envers les Libanais, dont le pouvoir d’achat est affecté par la crise. Pour notre plus grande joie, le public a répondu présent, puisque toutes les places ont été vendues.

Ce festival est un pilier de la vie culturelle libanaise, comment envisagez-vous sa pérennité ?

Ma mère Myrna Bustani a fondé ce festival au lendemain de la guerre de 1975 avec la volonté de contribuer à la renaissance culturelle du pays. Aujourd’hui, alors qu’il entre dans sa 27e année, al-Bustan n’a plus à démontrer la qualité internationale de sa programmation ni son importance sur la scène culturelle du pays. S’agissant de son avenir, la seule réponse possible, c’est affirmer la force de notre motivation. Bien sûr, nous espérons qu’il y aura toujours des contributions qui nous permettront de continuer à tenir nos promesses envers le public et les artistes.