Hany Abu-Assaad et Georges Schoucair
Hany Abu-Assaad et Georges Schoucair

Le réalisateur d’origine palestinienne Hany Abu-Assaad à qui l’on doit des films à succès comme “La montagne entre nous” (2017), ou encore “Paradise Now (2005) ” et “Omar” (2013), tous deux nommés à l’Oscar du meilleur film étranger, a fait appel à la société libanaise Abbout Productions pour produire une nouvelle série télévisée, intitulée “Les femmes du roi”.

« Cela faisait longtemps que nous souhaitions travailler avec Hany Abu-Assaad. Lorsqu’il nous a présenté son projet de série autour de femmes orientales se battant pour le pouvoir, nous n’avons pas hésité », explique Georges Schoucair, directeur d’Abbout Productions.

Le projet a été présenté à de potentiels investisseurs lors de la Berlinale Co-Pro Séries, un événement de networking organisé dans le cadre du marché de coproduction de la Berlinale. « Il existe une appétence croissante pour les productions du Moyen-Orient. Nous étions la seule série de la région, avec, en plus un contenu assez politisé, ce qui nous a permis de nous distinguer », remarque le producteur libanais.

Cette fiction est le récit du parcours semé d’embûches de Zein, une princesse révolutionnaire dans une monarchie arabe contemporaine imaginaire. Alors que le père de son mari, Malik, un prince qui partage sa cause progressiste, tombe gravement malade, la désignation d’un successeur devient imminente. La cour royale lance alors un ultimatum au couple princier, qui n’a que des filles. Si Zein, qui est enceinte, accouche d’une fille, Malik devra céder le trône à son frère, le très conservateur Omar, ou bien épouser une autre femme. Mais Zein et Malik en décideront autrement…

Pour le producteur libanais, “Les femmes du roi” fait écho aux dilemmes que traverse la région, tiraillée entre tradition et modernité. « L’aspect féministe de la série est plus que jamais d’actualité, surtout dans le monde arabe, où les débats autour des droits des femmes illustrent que l’ouverture économique n’est pas suffisante sans avancées sociales », explique Georges Schoucair.

Abbout Productions a déjà de nombreux films à son actif, dont plusieurs primés comme la Vallée (2014) de Ghassan Salhab ou encore Tramontane de Vatche Boulghourjian (2017). Mais c’est la première série TV qu’elle produit. « C’est un moyen pour nous d’explorer un mode d’expression artistique différent. La série permet d’étaler les fils narratifs sur un temps plus long et de développer les intrigues secondaires. Il n’y a pas d’opposition entre cinéma et série, au contraire, on observe de plus en plus une convergence entre ces deux mondes », explique Georges Schoucair.

Abbout Productions travaille sur deux autres séries en plus de deux longs-métrages. L’emploi du temps est donc chargé et les amateurs d’intrigues de palais devront patienter encore un peu : le tournage des Femmes du roi est prévu pour 2021.