Dans certains pays, les visites de musée sont prescrites sur ordonnance. Faute de pouvoir s’y rendre, en période de confinement forcé, on peut toujours profiter des “heures perdues”, à la maison, pour flâner virtuellement sur les sites d’institutions culturelles. Au Liban, très rares encore sont celles qui proposent un voyage en ligne. Parmi les premières initiatives au Liban, celle de la galerie Tanit qui propose une courte visite virtuelle de son exposition “The River Whisper” dédiée à Mojé Assefjah, une peintre iranienne, née en 1970, qui vit et travaille à Munich.
Dans ses œuvres, l’artiste trace à grands traits torsades et volutes pour créer un paysage bucolique comme vu en gros plan. « Ce n’est pas la première fois que nous transposons le travail de l’un de nos artistes sur la toile. Même si nous ne sommes pas fermés, il nous a semblé essentiel d’offrir à l’artiste une meilleure visibilité », assure Nayla Kettané-Kunigk, fondatrice de la galerie Tanit. Aux temps du coronavirus, les badauds désertent en effet les galeries.
Tanit prévoit d’ailleurs de numériser son exposition “La Békaa silencieuse”, toujours ouverte, mais sur rendez-vous uniquement à Platform 39, ainsi que celle qu’elle inaugure dans son espace de Mar Mikhaël début avril. « La digitalisation est essentielle alors que l’on traverse une crise sanitaire sans précédent. Elle offre malgré tout une solution de repli, qui nous permet d’intéresser suffisamment des collectionneurs ou de curieux aux artistes que nous défendons », ajoute-t-elle. La présence sur la toile n’est plus alors seulement un vecteur de notoriété, elle devient un moyen de survie.