Photo du respirateur d'urgence
Photo du respirateur d'urgence

Les start-up n’en finissent pas de mettre à profit leur créativité pour aider dans la lutte contre le coronavirus. C’est le cas de la jeune pousse libanaise Reef Kinetics. Fondée en 2016 par Rabih Krayem, la start-up propose une solution de vérification de la qualité de l’eau des aquariums, qu’elle exporte dans plus de 35 pays. Si elle a su percer dans son domaine, en attirant notamment des investisseurs comme MEVP, iSMe ou IM Capital, c’est dans un tout autre champ qu’elle se distingue aujourd’hui avec son prototype de respirateur simplifié et bon marché.

« Quand la crise a commencé, on s’est dit qu’il fallait agir vite, notamment lorsqu’on a vu les hôpitaux en Italie, qui, par manque de respirateurs, étaient contraints de choisir entre les patients », explique Michael Chaftari, directeur du groupe DNY, dont fait partie Reef Kinetics.

« On s’est inspiré des travaux réalisés par une équipe du MIT sur des respirateurs très simplifiés destinés aux hôpitaux des pays en développement. La conception étant assez basique, l’expertise technique de Reef Kinetics permettait de réaliser le projet », poursuit Michael Chaftari.

Ils rentrent alors en contact avec de grands hôpitaux universitaires, qui manifestent un intérêt immédiat pour ce respirateur “low cost”. Après des tests fructueux, le prototype est validé médicalement et l’équipe se dit prête à démarrer la production industrielle, pour un coût de 250 dollars par machine.

En cas de pénurie de ventilateurs, ces alternatives seraient alors données gracieusement aux hôpitaux : « Le projet ne vise pas le profit : le concept et le prototype ont été financés sur fonds propres, avec notamment le soutien de l’agence de publicité digitale Mirum, partenaire de DNY. Pour la production, nous avons réalisé une campagne auprès des donateurs privés pour solliciter des engagements d’investissement », explique Michael Chaftari.

Lire aussi : « L’impact de la crise sanitaire sur l’écosystème start-ups sera important », selon Constantin Salameh

Ce ventilateur “low cost” consiste en deux parties, un BAVU (une sorte de ballon utilisé pour ventiler manuellement les patients en arrêt respiratoire) et un robot qui automatise les fréquences de la respiration. Ce dernier offre diverses fonctionnalités comme l’indication du pourcentage d’oxygène dans les poumons, un système de mesure de la pression des voies respiratoires ou encore un système de rétention de l’air au moment de l’expiration.

Cet appareil simplifié ne remplace pas un vrai ventilateur, qui « sont des machines très complexes, longues à réaliser et onéreuses », mais pourrait être une solution d’urgence.

« Entre les réserves de BAVU disponibles actuellement et les composants que l’on a en stock pour la partie du robot, on peut assurer une production immédiate de 250 machines, puis une centaine par semaine. »

Selon le protocole qui a été établi avec les médecins, la production, qui se ferait dans les locaux de Reef Kinetics, ne débuterait que si 50 % des ventilateurs, dont on estime le nombre entre 500 et 700, venaient à être utilisés. « On espère ne pas en arriver là », dit Michael Chaftari.