CME offshore, une entreprise spécialisée dans la technologie, a recruté 74 personnes en 2020, confirmant la pertinence de son modèle économique basé sur la sous-traitance, malgré les multiples crises que traverse le Liban.

« Nous n’avions jamais autant recruté de notre histoire », confirme Wissam Youssef,  directeur de CME offshore
« Nous n’avions jamais autant recruté de notre histoire », confirme Wissam Youssef, directeur de CME offshore

Si 2020 a été particulièrement difficile pour l’économie libanaise, quelques entreprises ont réussi à tirer leur épingle du jeu. C’est le cas de CME, l’une des plus grandes entreprises libanaises de sous-traitance spécialisée dans la technologie, qui a embauché 74 ingénieurs au Liban au cours de l’année. Un record pour la société, qui propose des solutions d’ingénierie intégrées, du développement de logiciels (software) à la production de matériels (hardware).

«Nous n’avions jamais autant recruté de notre histoire », confirme Wissam Youssef, cofondateur et directeur de CME offshore.

Ce n’était pourtant pas gagné. «La première partie de l’année était pleine d’incertitudes, nombre de nos secteurs d’expertise, comme la restauration, les transports et l’hôtellerie ont été touchés de plein fouet par la crise du Coronavirus». L’entreprise compte par exemple parmi ses clients clefs Subway, le géant américain de la restauration.

Pour contenir l’impact, la compagnie décide alors de miser sur les secteurs dont la popularité a explosé avec la Covid-19, notamment ceux de la santé et du bien-être. «La demande y est très importante: nous avons par exemple doublé les effectifs alloués à un de nos clients, un assureur médical, pour lequel nous développons une plateforme d’automatisation des processus», explique Wissam Youssef. CME a aussi développé pour ce dernier une «bouteille intelligente», conçue aux Liban et produite en Chine, qui permet d’informer son utilisateur de la quantité de liquide bue quotidiennement, surfant ainsi sur «l’appétit nouveau des consommateurs pour les objets connectés liés a la santé et au bien-être», dit-il.

De manière plus générale, CME a bénéficié de l’accélération de la transition numérique imposée par la pandémie. «Il suffit de regarder la bourse: les entreprises technologiques sont celles qui résistent le mieux», explique-t-il.

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Autre élément sur lequel CME a pu compter: le gain en compétitivité de la main-d’œuvre libanaise. Le phénomène a d’ailleurs été opportun pour la compagnie : à l’heure du coronavirus, et de la crise économique qu’elle a engendrée, la sous-traitance a le vent en poupe auprès des entreprises internationales, qui y voient une solution idéale pour réduire leurs coûts. «Nous avons étendu nos services à des postes qui demandent moins de qualifications, comme ceux d’assistants informatiques, pour lesquels nous avons déjà embauché 20 personnes», commente-t-il.

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En 2021, CME compte poursuivre son développement autour de trois axes. La santé, tout d’abord, en développant sa clientèle européenne. Le secteur énergétique, en lançant la commercialisation de ses compteurs intelligents dont le prototype a été finalisé au Liban en août dernier. Et enfin, l’éducation en ligne, tablant sur les opportunités offertes par la vague du e-learning.

Les perspectives s’annoncent en tout cas favorables. Depuis le début de l’année, quelque 30 positions ont été ouvertes. «Nous visons 100 nouveaux postes d’ici à fin 2021», ajoute Wissam Youssef.