Produire et vendre de la labné en France, c’est le pari que veut relever Nour Haddad, une jeune libanaise installée depuis quelques mois à Grenoble. 

Photo tirée du compte Instagram de «La Labneh».
Photo tirée du compte Instagram de «La Labneh».

«J’ai eu l’idée de produire et de vendre ma propre labné lors d’une soirée entre copains», se souvient Nour Haddad, installée depuis quelques mois à Grenoble pour un Master en entrepreneuriat. «Avec mes amis, on avait préparé différents amuse-bouches dont certains à base de labné. Ceux-là sont partis très vite. C’est comme ça que j’ai décidé de produire de la labné et de la commercialiser en France».

La marque «La Labneh» a été lancée il y a une dizaine de jours. Nour Haddad achète son yaourt brassé dans une ferme de la région de Grenoble avant de le transformer «à la maison» en labné. La recette, la jeune femme la tient de sa mère qui s’occupe, elle, de développer la jeune marque au Liban. «Contrairement à mon cas en France, ma mère profite de la ferme familiale pour s’approvisionner en lait», explique-t-elle. Le kilo est vendu à 15000 livres au Liban, contre 12 euros les 500 grammes en France.  

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Écolo dans l’âme et adepte de la vente directe, Nour Haddad se fournit en contenants chez ses clients. «Ce sont leurs récipients que j’utilise une fois la commande passée. Dans certains cas, et pour plus de facilité, je fournis moi-même le pot en verre et le client m’en repasse un de chez lui». Un moyen d’inciter au recyclage et à la réutilisation, qui lui a aussi évité tout investissement de départ.

«Les débuts sont plutôt encourageants!», se réjouit Nour Haddad. Ce sont ainsi 45 commandes qui ont été passées, à travers les réseaux sociaux, en moins d’une semaine. Pour l’heure, ce sont des Libanais installés en France qui passent commande, mais l’étudiante espère amplifier ces premiers résultats. «J’espère accéder à l’incubateur de mon université et à son réseau», indique-t-elle. Elle a d’ailleurs comme projet de commercialiser en plus une ariché artisanale d’ici quelques mois.

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Ce n’est pas la première fois que Nour Haddad démarre un business. En 2016, elle avait déjà ouvert Mama’s Waffle. Lancé au sein de Souk el-Akel, le concept s’était implanté, fin 2019, au centre commercial Centro à Jnah. Mais la détérioration de la situation économique et les multiples manifestations qui ont bloqué la capitale ont porté un coup fatal à son activité.