L’union des municipalités d’al-Fayhaa (Tripoli, al-Mina, Beddawi) produit entre 250 et 300 tonnes de déchets par jour, soit près de 7 % du total d’ordures ménagères générées au Liban. C’est Lavajet, une entreprise du groupe Beddawi Azour Trading and Contracting, qui a été appointée en 2006 par l’ancienne équipe municipale pour assurer le ramassage et le nettoyage des rues des trois municipalités. Ce contrat, d’une valeur totale de 15 millions de dollars sur cinq ans, auquel s’ajoutent éventuellement des réévaluations liées à la hausse du pétrole ou du prix de la main-d’œuvre, doit prendre fin en septembre 2011. « Nous envisageons une renégociation », fait valoir le vice-président de la municipalité de Tripoli Georges el-Jallad. D’autant qu’aux dires des habitants de Tripoli, le cahier des charges n’est que partiellement rempli : les camions de Lavajet interviennent une seule fois par jour alors que l’entreprise s’était engagée à prévoir au moins trois passages. La municipalité affirme avoir envoyé une mise en demeure au groupe, la sommant de respecter sa signature. Depuis, l’entreprise a multiplié le passage de ses employés. Une fois collectées, les ordures sont jetées dans la décharge d’al-Mina, sur le front de mer, qui a en partie été réhabilitée lors du plan d’urgence gouvernementale (1997). « Nous avons conscience des lacunes de la chaîne : les rues de Tripoli sont encore trop sales, les ordures non triées et la décharge plus ou moins “contrôlée” », explique Georges el-Jallad. L’entretien de la décharge est également de la responsabilité de Lavajet. Pour l’heure, aucun tri des ordures n’est assuré. C’est d’ailleurs pour pallier ce manque que l’Union européenne finance actuellement la construction d’une usine de traitement d’un montant de 1,2 million d’euros qui devrait ouvrir d’ici à juillet 2011 à al-Mina.