Les exportations industrielles ont augmenté de 32,8% sur un an, pour atteindre 2,565 milliards de dollars fin septembre. Sur le seul mois de septembre, elles se sont élevées à 247 millions de dollars, en hausse de 13,8% en rythme annuel.

« Je suis impressionné par la croissance réalisée cette année, commente le président de l’Association des industriels libanais, Neemat Frem. Les exportations ont même progressé par rapport à 2008, qui était considérée comme une année exceptionnelle pour l’industrie libanaise ».  
 
Selon lui, les exportations bénéficient de la reprise mondiale, mais aussi du renchérissement de l’euro. « L’euro fort est un atout pour l’industrie locale. Il renforce la compétitivité des produits libanais en Europe, ainsi qu’en Afrique du Nord où nos principaux concurrents sont européens », affirme-t-il.
 
Parallèlement, la nature des exportations est en train de changer. Alors que les produits agroalimentaires ont longtemps été le premier poste d’exportation industrielles, ce sont désormais les produits électromécaniques (interrupteurs, tableaux de contrôle et de distribution, câbles, machines électriques…etc.) qui figurent en tête de liste.
 
« Le Liban est très fort dans l’intégration des systèmes, comme dans beaucoup de secteurs multidisciplinaires où nous avons une réelle valeur ajoutée. Nous exportons aujourd’hui vers le Moyen-Orient, l’Afrique et même vers l’Europe.  Nous avons tous les atouts nécessaires pour devenir leaders au niveau de l’électromécanique  dans la région», affirme Frem.  
 
« L’agroalimentaire continuera à être un pilier de l’industrie libanaise, poursuit-il. Mais des efforts doivent être entrepris dans ce secteur au niveau de la distribution et du développement des marques, le branding ».
Ce secteur souffre également de l’absence de grands groupes capables de créer des synergies.
« Il faut encourager les fusions dans l’industrie libanaise en général, et nous travaillons actuellement sur un projet de loi en ce sens avec le ministère de l’Industrie », indique-t-il.
 
Autre projet en cours : un recensement des entreprises industrielles qui devrait être prêt dans quelques mois.
« Nous estimons à environ 4000 le nombre d’entreprises dans le secteur, employant  près de 140000 salariés. Mais malheureusement nous n’avons de statistiques fiables sur la production industrielle. »
 
Selon ses estimations, les exportations représentent environ 40% de la production industrielle du pays, soit l’équivalent de la part de la valeur ajoutée du secteur.  
« Depuis 5 ans, le PIB croit en moyenne de 7% par an, alors que les exportations industrielles augmentent de près de 18% par an. Si nous maintenons ce rythme de croissance, la part de l’industrie dans le PIB peut atteindre 20% d’ici dix ans », estime Neemat Frem. 
 
« Mais pour cela, il faut développer les infrastructures du pays », ajoute-t-il.  
Pour lui, les infrastructures, que ce soit au niveau du traitement des déchets, du transport, de l’électricité ou encore des télécommunications vont très vite constituer un goulot d’étranglement pour l’industrie libanaise.  
 
« Le problème essentiel au Liban se situe au niveau de la prise de décision. Pour ne pas devoir attendre indéfiniment des plans de reforme à l’échelle nationale, il faut donc créer des zones industrielles, des microcosmes, entièrement gérés par le secteur privé », propose-t-il.