De nombreuses stations service ont fermé leurs portes ce vendredi, et les files se sont allongées devant celles qui fournissent encore de l’essence en quantité limitée, tandis que le ministre de l’Energie n’a toujours pas daigné s’exprimer sur le sujet.

A l’origine de la crise, une bataille entre le ministre Gebran Bassil et sa collègue des Finances Raya el Hassan sur la baisse des taxes sur l’essence. Les deux parties sont pourtant d’accord sur le principe d’une baisse des droits d’accises. Mais les prérogatives en la matière et la possibilité de prendre une telle mesure dans le cadre d’un gouvernement sortant font l’objet d’un bras de fer, dont les citoyens  payent le prix.

Les  deux camps se renvoient la responsabilité de la pénurie provoquée par arrêt des livraisons de la part des importateurs. Ces derniers subissent des pertes  depuis trois semaines en raison du refus de Gebran Bassil de répercuter la hausse des cours internationaux sur les prix de l’essence.  Bassil ne veut pas augmenter les prix à la pompe tant que les taxes n’ont pas été abaissées, tandis que Raya el Hassan, et avec elle le Premier ministre sortant et le Président de la République, prennent tout leur temps pour trancher la question.

En attendant, à Zgharta et à Tripoli, la majorité des stations sont à sec. Certains bus scolaires n’ont même pas pu récupérer les élèves ce matin, selon le correspondant de l’agence nationale d’information dans la région. Même scénario dans le sud du pays, où la pénurie avait débuté jeudi. A Beyrouth, les stations fournissent leur client au compte goutte, et les automobilistes, exaspérés, ne comprennent pas comment des querelles politiques peuvent en arriver là.