Les agriculteurs et producteurs libanais d’huile d’olive ont dénoncé « les mélanges frauduleux et nocifs pour la santé opérés par les commerçants et les importateurs d’huile d’olive». 

Dans un communiqué publié lundi, ils ont appelé à plus de transparence à ce niveau, annonçant la création d'une «Commission nationale pour la protection de l’huile libanaise » .

« Il faut remédier à ce phénomène qui sévit depuis les années 1970 et qui consiste à mélanger l’huile d’olives avec d’autres produits, pour la plupart nocifs, et la faire passer comme étant de l’huile d’olive pure », explique un responsable du secteur qui a souhaité garder l’anonymat.

Selon lui, l’Institut des normes libanaises, Libnor, a tenu une réunion le 22 février, au cours de laquelle il a voté à la majorité écrasante (90%) l’amendement de la norme 3-1-3, afin de rendre obligatoire la mention « huile d’olive mélangée » le cas échéant, avec mention des proportions.  « Les seuls n’ayant pas voté l’amendement étaient les représentants des commerçants et des importateurs d’huile d’olive, qui profitent de l'absence de règlementation. En fait, nous sommes pour l’interdiction du principe même de mélange de l’huile d’olives avec d’autres types d’huiles ou de produits, certains étant hautement toxiques et cancérigènes, notamment l’huile de grignon d’olive », ajoute-t-il.

Cette huile est extraite à partir de la matière sèche de l'olive, comme la peau, la pulpe, les petits morceaux de noyau, obtenue après l'extraction de l'huile d'olive (qui elle, est obtenue à partir du fruit de l'olivier).
Le problème réside dans le contournement de cet amendement dans la Commission de l’olive, un organe national lié au ministère de l’Agriculture. « Le 9 mars, cette Commission a tenu une réunion, sans avoir informé les agriculteurs et producteurs d’huile d’olive de l’ordre du jour. Nous avons donc décidé de boycotter la réunion. Elle a quand même eu lieu, en présence des commerçants et des importateurs, et ont essayé d’annuler l’amendement voté par Libnor », explique la source. « Nous demandons une nouvelle réunion de la Commission de l’olive en présence des principaux concernés, à savoir les agriculteurs et les producteurs, avec un agenda clair. Tout en saluant la plupart des fonctionnaires du ministère de l’Agriculture pour leurs efforts quotidiens et leur probité, nous accusons une minorité de connivence avec les commerçants et les importateurs, au détriment de la santé publique ».

Les producteurs locaux récalement également une protection douanière contre les importations massives d'huile d'olives des autres pays arabes.