Le secteur des transports a globalement poursuivi sa dynamique de développement en 2010 : l’activité du port de Beyrouth, celle de l’aéroport et les ventes de voitures neuves ont toutes augmenté l’année dernière. Mais le port a souffert davantage que les autres du ralentissement économique observé au dernier trimestre 2010.

Port de Beyrouth : une année en demi-teinte

Sur l’ensemble de l’année, la vigueur de la demande interne a permis au port de Beyrouth de compenser la forte baisse de l’activité de transbordement et de générer des revenus en hausse de 2 % sur un an.
Le nombre de conteneurs destinés au marché local a en effet augmenté de 1,4 % en rythme annuel, ainsi que le volume du fret maritime (2,3 %). Mais le ralentissement économique observé au dernier trimestre de l’année n’a pas été sans conséquences : entre octobre et décembre, les conteneurs destinés au Liban ont reculé de 3,6 % par rapport à la même période de l’année précédente.
L’activité de transbordement, elle, était en berne tout au long de l’année, affichant une baisse de 13,3 % en rythme annuel. Par conséquent, le nombre total de conteneurs traités à Beyrouth a baissé de 4,6 % sur un an, tout comme le nombre de navires ayant accosté au port, qui a diminué dans les mêmes proportions.
Un renversement de tendance semble toutefois se profiler depuis le début de l’année 2011. Grâce à un accord conclu avec la compagnie MSC lui permettant de transborder à Beyrouth la marchandise envoyée vers Mersin en Turquie, l’activité de transbordement a bondi de 49,2 % au premier trimestre 2011. Le ralentissement au niveau du marché local, en revanche, s’est confirmé avec une baisse annuelle du nombre de conteneurs destinés au Liban de 5,3 %, fin mars 2011.

L’activité de l’AIB au beau fixe

L’activité aérienne a été au beau fixe en 2010, en ligne avec la fréquentation touristique record de l’année dernière, avec plus de deux millions de visiteurs au Liban. Le nombre de passagers à l’aéroport a dépassé les cinq millions et demi, en hausse de 11,3 % par rapport à 2009, dont seules 40 311 personnes en transit. Le fret aérien a lui aussi enregistré une hausse, de 8,0 %, avec 77 276 tonnes de marchandises transportées.
La tendance s’est toutefois inversée au premier trimestre 2011, avec une baisse de 4,5 % des passagers recensés à l’aéroport international Rafic Hariri.

Les voitures neuves regagnent des parts de marché

Après une année 2009 difficile, marquée par un recul de 3,7 % des ventes de voitures neuves, 2010 s’achève sur une note positive : quelque 33 412 véhicules neufs ont été écoulés, ce qui représente une hausse annuelle de 3,8 %. Le marché revient presque à son niveau historique de 2008, lorsque 33 428 voitures neuves avaient été vendues. Ce résultat est d’autant plus remarquable que le marché des voitures dans son ensemble (voitures neuves et voitures importées de seconde main) est en baisse de 6,5 % par rapport à 2009. Pour la première fois depuis 2008, les ventes de voitures importées en seconde main ont enregistré une baisse, de 11,5 %, même si elles constituent toujours le gros du marché, à savoir 64 % des 92 633 voitures vendues au Liban en 2010.
Ce sont les ventes de voitures aux particuliers (+13,4 %) qui ont tiré le marché du neuf vers le haut : elles ont été drainées par les diverses offres commerciales et de crédit offertes par les concessionnaires, ainsi que par le salon de l’automobile, organisé en avril 2010 et qui a attiré 150 000 visiteurs. Les agences de location qui, ces dernières années, avaient soutenu le marché en renouvelant leur parc ont, quant à elles, réduit leurs achats en 2010 : leurs ventes chutent de 40,2 % et leur part de marché passe de 18,9 % à 10,9 %.
Fortes de leur offre de petits véhicules économiques, les voitures coréennes (Hyundai et Kia) sont les grandes gagnantes de 2010 : elles enregistrent une croissance de 68,8 %, pour accaparer une part de marché de 31,9 %. Les japonaises, elles, sont victimes entre autres de la dégradation de l’image de Toyota à la suite de nombreux rappels pour pièces défectueuses à travers le monde (mais pas au Liban) : elles voient leur part de marché diminuer à 38,6 %, en subissant une chute de leurs ventes de 15,1 %. Les voitures européennes continuent leur déclin entamé il y a quelques années, en raison de la parité eurodollar qui joue en leur défaveur : leurs ventes baissent de 5,2 % et leur part de marché atteint 22,8 %. Enfin, les voitures américaines ont encore du mal à se remettre de la restructuration des deux fleurons de leur industrie, General Motors et Chrysler en 2008 : leurs ventes chutent de 14 %, leur part de marché s’établit à 6 %.