Le ministre des Finances Mohammad Safadi a présenté mardi un projet de budget pour 2012, qui prévoit la réduction du déficit public, une hausse de la TVA à 12% et l’introduction de nouvelles taxes.

Le projet, qui doit être soumis au vote du gouvernement et du Parlement, prévoit une réduction du déficit public de 9,4 à 8,1% du PIB, grâce notamment à une hausse des recettes de l’Etat qui devraient passer de 21,3 à 22,7% du PIB. Le déficit augmenterait toutefois de 14,3% par rapport à 2011 (3,63 milliards) pour atteindre 4,14 milliards de dollars.

Le projet prévoit, outre la hausse de la TVA de 10 à 12%, l’introduction d’une nouvelle taxe immobilière de 3% applicable aux ventes ainsi qu’une hausse de la taxe sur les intérêts provenant de l’épargne bancaire de 5 à 8%. Les recettes budgétaires devraient atteindre 9,83 milliards de dollars en hausse de 3,17% par rapport à 2011.

Il prévoit également une baisse du ratio de la dette au PIB de 135 à 132%. Le service de la dette devrait atteindre près de quatre milliards de dollars en 2012, en augmentation de 24 millions de dollars par rapport à 2011.

Les dépenses budgétaires devraient atteindre 13,97 milliards de dollars en hausse de 6,24% par rapport à 2011. Les dépenses allouées aux projets d’électricité, d’eau, d’infrastructure routière et de télécommunication devraient atteindre plus de deux milliards de dollars, soit 14,6% du total des dépenses publiques et 4,5% du PIB.

Safadi a souligné, lors d’une conférence de presse, que les besoins du Liban dans ces domaines étaient beaucoup plus importants et que le gouvernement comptait sur la contribution de pays donateurs.

Le projet prévoit aussi une enveloppe sociale de 200 millions de dollars pour assurer à terme une couverture médicale à tous les Libanais, une subvention du secteur agricole à hauteur de 100 millions de dollars et un relèvement du budget alloué au ministère du Tourisme à 12 millions de dollars, notamment pour la construction d’un port touristique à Jounieh.

Le Liban fonctionne sans budget depuis 2005. L'adoption de celui de 2012 n'est toutefois pas encore acquise, la proposition du ministre des Finances étant d'ores et déjà contestée par plusieurs de ses confrères au gouvernement.