Selon une étude américaine du US Geological Survey, le bassin levantin de la Méditerranée abriterait 3 454 milliards de mètres cubes de gaz, soit la moitié environ des réserves en gaz prouvées des États-Unis – et 1,7 milliard de barils de pétrole. Ce qui représente des dizaines de milliards de dollars potentiels. Au Liban, aucune estimation précise des réserves potentielles du pays n’est fournie, les forages n’ayant pas commencé, mais le ministre de l’Énergie estimait dans un entretien au Commerce du Levant qu’il était « presque certain » de trouver du gaz        « en quantités commerciales », pour satisfaire les besoins du Liban et exporter l’excédent. Certes, cela ne fera sans doute pas du Liban le nouveau golfe Persique. Toutefois, l’exploitation de ces champs gaziers pourrait redonner au Liban un rôle de plaque tournante entre le Levant, le Golfe et l’Europe. « Si Beyrouth prétend jouer ce rôle, il est impératif que l’extraction et la transformation se fassent depuis le Liban et non depuis Chypre ou la Turquie pour créer des emplois et obtenir des transferts de technologie. Sinon, cela ne sera qu’une simple rente, confisquée en partie par les politiques et redistribuée pour le reste à des fins clientélistes », prévient Fabrice Balanche.