Le déficit public a été réduit en 2011, le pays continuant de fonctionner sur la base des liquidités disponibles, en l’absence de budget. Il s’établit à 2,35 milliards de dollars, contre 2,9 milliards en 2010, soit une baisse de 19 %.
Les dépenses ont augmenté de 3 % à 11,7 milliards de dollars, tandis que les recettes ont augmenté de 10,9 % à 9,38 milliards de dollars.
Malgré tous les débats et les annonces concernant les dépenses d’investissement, jugées trop basses par les organisations internationales et nombre d’économistes, ces dernières ont à nouveau diminué en 2011. La baisse était de 8 % fin novembre. En revanche, point positif, les dépenses d’entretien et de maintenance avaient augmenté à cette date de 39 %.
Les salaires et traitements des fonctionnaires, qui représentent l’un des principaux postes de dépenses, ont augmenté de
4,5 %, ce qui est inférieur à l’inflation. Quant au service de la dette, il a été réduit de 4 % à 3,77 milliards de dollars.
La baisse de ce poste de dépenses majeur est due au fait que la Banque centrale prend dans ses comptes une des paiements des intérêts de la dette qui n’apparaissent pas dans des comptes consolidés. La composition de la dette a en effet varié : la Banque centrale en détenait 20 % fin 2011 contre 16,3 % en 2010. La BDL souscrit directement aux bons du Trésor en livres libanaises à un taux moyen de 6,83 %. En contrepartie, elle émet des certificats de dépôts souscrits par les banques libanaises au taux moyen de
9,26 % fin 2011. Ce décalage se traduit par une perte invisible à défaut de consolidation des comptes publics, tandis que les profits bancaires sont dopés. Une situation que le Fonds monétaire international a pointé du doigt, amenant à une révision des taux à la hausse début 2012.
Le poste de dépenses qui est le plus préoccupant reste celui des transferts à Électricité du Liban. Il a augmenté de 46 % en 2011, à 1,74 milliard de dollars, ce qui représente
74 % du déficit en 2011.
Du côté des recettes, le principal facteur de hausse est le poste des transferts des télécoms qui a augmenté de 136 % en 2011, à 1,5 milliard de dollars. En réalité, la hausse aurait été moins importante si les recettes des télécoms avaient été enregistrées à leur vraie valeur en 2010 et non pas seulement le montant transféré au Trésor, déduction faite des provisions sur dette réalisées par le ministère des Télécoms.
La baisse du déficit public s’est traduite par un ralentissement de la croissance de la dette publique brute. Celle-ci s’est établie à 53,64 milliards de dollars, en hausse de 1,98 %, contre une hausse de 2,9 % en 2010 et une hausse de 8,66 % en 2009. La dette publique nette, déduction faite des dépôts du secteur public auprès de la BDL et des banques commerciales, s’établit à 46,36, en hausse de 2,25 %, une croissance en revanche plus forte que celle de 2010 qui était de 0,9 %. En pourcentage du PIB, la dette est de 137 %.