Selon le dernier rapport de l’Economist Intelligence Unit (EIU), la croissance du PIB réel devrait atteindre les 3,2% en 2012. Par ailleurs, l’EIU a prévu une croissance de l’activité économique à 4,7% en 2013 et un taux qui pourrait atteindre les 6% sur la période (2014-2016), boostée par une augmentation des investissements (notamment dans le domaine de l’énergie) combinée à une hausse de la demande externe de services libanais.

L’EIU a cependant souligné l’importance des risques de détérioration de la situation existants qui pourraient potentiellement faire plonger l’économie libanaise.

En ce qui concerne les finances publiques, l’Economist Intelligence Unit a anticipé un déficit structurel sur la période 2012-2016 pesant considérablement sur le fardeau de la dette, le paiement de ses intérêts représentant environ un tiers du PIB. Toujours selon les mêmes sources, le projet de budget 2012 n’ayant toujours pas été adopté, l’EIU ne s’attend pas à la mise en place « de sérieuses réformes fiscales » à l’exception du secteur énergétique. Les dépenses pour réformer ce dernier constitueront, selon l’EIU, une des composantes majeures des dépenses sur cette période.

Le déficit devrait se réduire pour passer de 7,6% du PIB en 2012 à 5,5% du PIB en 2016, selon les mêmes sources. Cette diminution implique qu’il y aurait éventuellement des progrès accomplis au niveau des réformes budgétaires, précise le rapport, tels que la libéralisation de certains secteurs ou des recettes fiscales plus importantes ainsi qu’une croissance qui ne serait pas affectée par les remous politiques, ajoute l’EIU.

Par ailleurs, les conditions économiques mondiales demeurant assez « souples » en 2012, l’Economist Intelligence Unit s’attend à une hausse de l’inflation, cette dernière est passée à une moyenne de 5,1% en 2011, sur fond de hausse des prix du pétrole et des denrées alimentaires, à une moyenne de 4,1% cette année.

L’EIU a en outre indiqué s’attendre à une inflation modérée en 2013-2014.

Par ailleurs, il est important de souligner que selon l’EIU, le Liban continuerait d’enregistrer d’importants déficits des comptes courants sur la période 2012-2016, atteignant une moyenne de 21,7% du PIB, le pays étant dépendant énergétiquement, industriellement et alimentairement, précise le rapport. Cependant le déficit pourrait se réduire légèrement sur cette période, passant ainsi de 27,3% du PIB en 2011, époque durant laquelle les prix élevés du pétrole avaient conduit à la hausse le coût des importations.

Toujours selon les mêmes sources, les services devraient continuer à souffrir de la situation sécuritaire sur le plan régional, en particulier de la crise syrienne qui pousse les touristes arabes à éviter le pays du Cèdre de peur que les troubles ne s’exportent au Liban. Le rapport a en outre précisé que les transferts d’émigrés pourraient aider à compenser le déficit commercial (bien que les transferts d’émigrés puissent diminuer, les Emirats arabes unis ayant durci leur politique d’attribution de visas envers les Libanais).

Par ailleurs, le déficit des comptes courants est habituellement couvert par les entrées de capitaux (les investissements directs d’autres pays arabes et les achats d’obligations du gouvernement) en devises, bien que beaucoup de ces données ne soient pas enregistrées.