L’agence de notation Standard and Poor’s a abaissé la perspective d’évolution de la note « B » du Liban, passée de « stable » à « négative », estimant que l’aggravation des tensions liées au conflit en Syrie risquait d’entraîner une baisse des dépôts et une détérioration des finances publiques du pays.

L’agence a, dans le même temps, confirmé la note de dette à long terme du pays, qui est « B », mettant en avant la capacité de résilience du Liban et la solidité de son système bancaire. Avec une telle note, le Liban est classé parmi les pays qui « présentent une assez faible sécurité de remboursement (de leur dette) sur le long terme ».

La note était jusque-là assortie d’une perspective stable, signifiant qu’il n’y avait pas de projet de la modifier. « L’augmentation des tensions au Liban, avec des heurts confessionnels dans la région de Tripoli mais aussi de Beyrouth, nous indique que la stabilité intérieure du pays est de plus en plus précaire face aux événements en Syrie », écrit S&P dans son communiqué.

Cette situation « menace la stabilité du gouvernement au Liban, ce qui pourrait avoir des conséquences sur le niveau des dépôts et potentiellement mettre à rude épreuve les finances publiques déjà fragiles du pays et la capacité de la Banque centrale à maintenir la parité de sa monnaie par rapport au dollar ».

Standard and Poor’s pourrait, à un horizon non spécifié, abaisser la note du Liban si la situation en termes de sécurité nationale et régionale devait se détériorer au point d’affecter durablement le niveau des dépôts, qui ont crû de 2,6% au premier trimestre 2012.

Le secteur touristique, qui avait renoué avec l’époque de l’avant-guerre civile (1975-1990) ces dernières années, a été touché après l’éclatement de la révolte syrienne. Malgré son solide secteur bancaire – les actifs des banques représentent le triple du PIB –, le pays ploie sous une dette de plus de 50 milliards de dollars accumulée depuis la fin de la guerre civile.