Les effets de la crise syrienne sur l’économie libanaise commencent à se faire sentir, a indiqué la banque d’investissement Citigroup.

Selon l’institution, la fermeture des postes-frontières en juillet a coupé d’importantes voies terrestres pour les exportations libanaises de produits agricoles tandis que le volume des exportations industrielles a accusé un important déclin du fait notamment des coûts élevés des assurances.

Par ailleurs, la banque a souligné l’impact de la crise de l’électricité au Liban sur l’économie. Elle a indiqué que le gouvernement avait signé un accord avec la Turquie pour la location de navires générateurs d’électricité visant à réduire les carences du pays en production énergétique.

Mais ces derniers ne seront opérationnels qu’après le pic de consommation de la saison estivale, a précisé Citigroup. Ainsi, selon la banque d’investissement, forcer les entreprises libanaises à utiliser des générateurs privés pour leur production d’électricité est une option coûteuse et inefficace et constitue un « véritable fardeau » pour l’économie du pays.

En parallèle, la banque a considéré que la version révisée du projet de budget 2012 avait peu de chances d’être approuvée par le Parlement libanais, bien qu’elle ait été avalisée par le cabinet.

Selon Citigroup, la version révisée du budget ne prend pas en compte les nouvelles hausses de taxes incluses dans la proposition originale du budget 2012, soulevant ainsi la question du financement des hausses de salaires des fonctionnaires.

La banque a ajouté que la grogne sociale dans les secteurs de l’éducation et de l’électricité pourrait bien entraîner une hausse des dépenses publiques l’année prochaine. Citigroup a ainsi prévu une hausse du déficit budgétaire à 7,9% du PIB en 2012 contre un taux à 5,7% du PIB en 2011, les dépenses publiques continuant d’augmenter, en particulier en raison des transferts du Trésor à l’Électricité du Liban.

Cette estimation est basée, selon Citigroup, sur l’hypothèse que les obstacles autour de l’approbation du budget 2012 n’auront que peu d’impact sur les dépenses du gouvernement.

La banque d’investissement a indiqué à cet égard que les résultats financiers se sont améliorés en 2011 grâce à d’importants revenus et un ralentissement des dépenses.
Toujours selon les mêmes sources, les recettes ont connu une hausse de 1% du PIB l’année dernière, due exclusivement à la hausse des recettes dans le secteur des télécommunications.

Par ailleurs, Citigroup a indiqué que les détenteurs libanais d’eurobonds ont dû vendre leurs avoirs ces deux derniers mois. La banque a estimé que l’escalade de la crise syrienne combinée à l’augmentation de la violence dans le pays a conduit à une vente massive des eurobonds. Citigroup a en outre ajouté que l’effet de ces deux facteurs pourrait diminuer dans les semaines à venir, ce qui pourrait ainsi inverser la tendance.