Un article du Dossier

Cinéma libanais : comment entrer dans la cour des grands ?

Karim Ghorayeb est directeur de la photographie depuis quatre ans. Un métier passion qui lui permet de jouer avec la lumière et les couleurs d’un film.

Greg Demarque
Jeune chef opérateur, ou directeur de la photographie, Karim Ghorayeb adore son métier : « Je joue avec les couleurs, le cadre et la lumière pour mettre en image le scénario selon les souhaits du réalisateur, et je suis payé pour ça ! » Arrivé là par hasard au fil de ses études à l’Institut d’études scéniques et des arts visuels (Iesav) et de projets personnels, Karim a enchaîné les expériences dans la pub, les films d’entreprises et les courts-métrages. Son métier lui permet de vivre « normalement » en jonglant entre les mois avec et les mois sans. Si certains chefs opérateurs sont rattachés à une entreprise, dans le secteur de la télévision notamment, lui a fait le choix d’être en free-lance. Il est payé à la journée et les tarifs varient de 1 000 à 1 200 dollars la journée en publicité, à 400 dollars pour un film institutionnel jusqu’au bénévolat pour les projets qui lui tiennent à cœur.
Karim participe régulièrement à des séminaires animés par des chefs opérateurs confirmés, « car les techniques évoluent rapidement aujourd’hui ». Une manière aussi pour lui de se confronter aux autres. Car la personnalité et le caractère sont des aspects importants de travail à mi-chemin entre le technique et l’artistique. « Malgré toutes les avancées technologiques, il y a toujours un homme derrière la caméra et chacun a son œil, chacun appréhende différemment un même scenario. » Le directeur de la photographie de la trilogie “Le Parrain” a particulièrement inspiré Karim Gorayeb. « J’ai lu qu’il s’était laissé beaucoup influencer par le tournage, les acteurs. Résultat, la lumière de ce film est restée très célèbre et marque une partie de son identité. » S’il faut bien sûr préparer en amont les scènes et le matériel nécessaire, Karim se laisse donc également guider par l’atmosphère du tournage. Il est en collaboration constante avec le réalisateur et le décorateur afin de donner une unité au film. Avide d’apprendre avec chaque nouveau projet, ce jeune “chef op” apprécie ce métier qui attire de plus en plus de monde.
dans ce Dossier