Deux infirmières sur trois souhaitent quitter leur poste d’ici à 3 ans. Parmi elles un tiers compte même quitter le pays. Ainsi après une ou deux années de travail, une jeune diplômée sur cinq part à l’étranger : les destinations d’expatriation sont principalement les pays du Golfe. Enfin parmi celles qui restent au Liban, 30% désirent changer de métier.

Ces statistiques sont tirées d’une étude chapeautée par le professeur Fadi el-Jardali de l’Université américaine de Beyrouth (AUB). Les précédentes recherches sur le sujet sont trop limitées pour permettre la comparaison des données dans le temps. Cependant le professeur Fadi el-Jardali soutient que la situation risque d’empirer si les conditions de travail et la représentation sociale de cette profession ne changent pas.

Les conditions de travail et les traitements salariaux sont les principales raisons de cette désaffection. En cause, les minces perspectives de carrière et les salaires jugés insuffisants (l’étude n’en définit pas le montant), mais aussi les conditions de travail spécifiques à la profession : surcharge de travail, sous-effectif latent dans les organismes de santé, désorganisation de ses structures, manque d’autonomie ou encore des plages de travail étendues souvent incompatibles avec une vie de famille.

Le secteur de la santé et la qualité des soins pourraient gravement pâtir de cette hémorragie de personnel. Les infirmières fournissent 90% de soins aux patients.