Bordeaux – Rive droite
Appellation : Saint-Émilion (grand cru)

Château Angélus fait partie des étoiles montantes du vignoble : peu ont, comme lui, parcouru autant de chemin en deux décennies à peine. Cette métamorphose, ce vignoble, situé à moins d’un kilomètre de l’église de Saint-Émilion, la doit à un homme : Hubert de Boüard de Laforest, actuel propriétaire d’Angélus. Vigneron visionnaire, celui qui conseille également la cave libanaise Ixsir (et beaucoup d’autres vignobles dans le monde), a d’abord restructuré en profondeur son vignoble en favorisant le parcellaire. Aux dires des experts, Château Angélus a ainsi gagné en raffinement et en précision, « conservant une fraîcheur dans le fruit qui lui faisait parfois un peu défaut auparavant », comme le note la Revue des vins de France. Le domaine a été agrandi à partir des années 1920 jusqu’aux années 1970, pour atteindre un peu moins de 24 hectares d’un seul tenant. Le terroir est argilo-calcaire sur la partie haute où les merlots ont été plantés, et un peu plus sablonneux sur sa partie basse, là où sont élevés les cabernets francs. Les vignes sont travaillées de manière traditionnelle : les vendanges se font à la main et un tri rigoureux des raisins à la vigne et au chai est effectué. De même, l’égrappage est complet. Ce travail méticuleux vient d’être récompensé : en 2012, Château Angélus a été promu au rang de premier grand cru classé A, en même temps que Château Pavie. Même si la polémique a enflé autour de ces nouvelles nominations, Angélus rejoint ainsi le clan des très grands Saint-Émilion. Parmi les millésimes recommandés, la critique cite souvent les encore jeunes 2010 et 2007, 2005. Dans des années plus anciennes : 2000, 1998, 1990 et 1989.

Antoine Rizk
Responsable “Restaurants and Bars” Hôtel Le Gray


« Pour ce Château Angélus 1995 (magnum), les experts évoquent souvent les fruits rouges. Mais, moi,  c’est plus la sensation en bouche de cèdre et de chocolat, accompagnant la rondeur parfaite du mariage du merlot avec le cabernet franc qui me parlait. Un vin superbement balancé, dont le goût persiste fermement. La fraîcheur n’y manquant pas du tout, je me sentais transporté, heminant dans une forêt de cèdres un beau matin de printemps, un petit chocolat à la main. »