Bordeaux – Graves
Appellation : Pessac-Léognan

Quand Haut-Brion a été créé par Jean de Pontac, au XVIe siècle, la propriété était entourée de bois et de prés. Aujourd’hui, c’est un « vignoble dans la ville », cerné d’habitations, de routes et même d’une voie ferrée. Malgré tout, Haut-Brion s’est maintenu : sa stature de “premier historique” n’y est pas pour rien. Des cinq vins du classement de 1855, Haut-Brion est le seul Grave et celui qui possède le plus de merlot  : l’assemblage type tourne autour de 50 % de merlot, complété de cabernet.
Pour Jean-Pierre Delmas, chef d’exploitation de la propriété, « on retrouve dans sa gamme aromatique : fumé, tabac, café. C’est une signature très particulière à Haut-Brion. Elle existe depuis toujours. Haut-Brion est peut-être grâce à cela le plus identifiable des premiers crus ». En 1987, il a aussi été admis parmi les crus classés de Pessac-Léognan pour ses vins rouges. Un temps propriété de Talleyrand, Haut-Brion arbore depuis 1935 la bannière étoilée : le propriétaire actuel, Clarence Dillon, était un grand financier new-yorkais dont le fils, Douglas, a même été ambassadeur des États-Unis à Paris et secrétaire au Trésor de J. F. Kennedy. Parmi les millésimes de référence, outre 2009, on peut citer 2005, de très longue garde, et, dans les plus anciens, 1989, 1982 et 1970. Mais ce sont les “petits millésimes” qui font la différence : 2004, 2002 ou 2006 sont très intéressants, assure Jacques Dupont, grand spécialiste du bordelais.

Rémi Torres
Sommelier de La Petite Maison


« J’étais face à la baie de Hong Kong quand j’ai eu la chance de déguster ce “nectar des dieux” : Château Haut-Brion 2000. Dans ce cru, tout m’a fasciné : sa profondeur, sa rondeur, sa richesse aromatique et son équilibre. Plus que tout, je me souviens de ces notes fumées caractéristiques des grands Pessac-Léognan. Sans compter son exceptionnelle longueur en bouche couplée à des tannins raffinés, qui présagent un potentiel de garde prodigieux. »