Le quartier résidentiel de Badaro qui tient son nom de Habib Badaro, un homme d’affaires qui y avait installé son usine de textile, serait la nouvelle destination convoitée des restaurateurs. Longtemps boudé par les enseignes F&B, avec la fermeture de certaines adresses emblématiques telles que Badaro Inn, Le Fumet, L’Oriental et Noubar, Badaro est aujourd’hui considéré comme le nouveau quartier émergent. Les premiers à s’y être intéressés à nouveau sont Georges Salti, avec son café-restaurant Kudeta, et Samia Massoud, avec son enseigne de cuisine libanaise Mum & I. Mais c’est en 2013 que Badaro connaît une croissance accélérée avec l’ouverture de deux cafés-bars : Roy’s et Kissproof qui attirent la clientèle de jour et de nuit. L’année est aussi marquée par l’inauguration de l’hôtel cinq étoiles Smallville de 156 chambres et son espace restauration “The Social”. Le quartier ne cesse d’intéresser les restaurateurs attirés par la disponibilité des locaux et l’accessibilité des prix des loyers comparé aux autres zones F&B. C’est le cas de Sami Hochar (Pragma Holding), qui y prévoit l’ouverture en mai de la 15e enseigne Lina’s au Liban, en lieu et place de Badaro Inn : « Je préfère désormais ouvrir dans des quartiers résidentiels (comme Rabié et Jal el-Dib) plutôt que dans des malls, en raison de la loi antitabac », explique Hochar. Badaro offre « un loyer abordable qui compense la faible fréquentation du quartier la nuit ». Hochar introduit pour la première fois des plats chauds au menu de Lina’s afin de cibler les employés du voisinage. Le lieu, qui peut acceuillir 90 personnes et propose la livraison à domicile, a necessité un investissement de 600 000 dollars. La tendance est confirmée par d'autres opérateurs comme Jad el-Hage qui prévoit l’ouverture à Badaro dans six mois d’une nouvelle enseigne de restauration, dérivée de son concept L’Humeur du Chef.


