La date de clôture de l’appel d’offres pour la première série d’attribution de licences d’exploration dans les eaux territoriales libanaises a été repoussée une quatrième fois au 14 août 2014. L’absence de deux décrets indispensables pour poursuivre l’appel d’offres (un décret définissant les blocs offshore et leurs coordonnées, et un autre approuvant le contrat d’exploration et de production) ne permet toujours pas aux compagnies de présenter leur offre.
La formation d’un nouveau gouvernement a fait renaître l’espoir de poursuivre un processus longtemps mis en veilleuse. Le Conseil des ministres, nouvellement investi, a tenu à inscrire les décrets à son ordre du jour dès sa deuxième réunion (31 mars). Une belle surprise, même pour les plus optimistes. C’était sans compter avec la faible productivité de ces réunions. Faute de temps, le sujet a été reporté à la troisième réunion (2 avril), à peine plus efficace que la précédente.
Le gouvernement n’a pas approuvé les deux décrets, mais a décidé de former une commission ministérielle chargée de les “étudier” en profondeur et de lui soumettre ses conclusions. La commission est présidée par le Premier ministre Tammam Salam, et comprend également le ministre de l’Énergie Arthur Nazarian, le ministre des Affaires étrangères Gebran Bassil, celui de la Défense Samir Mokbel, de l’Environnement Mohammad Machnouk, des Finances Ali Hassan Khalil, de la Santé Waël Abou Faour et des Travaux publics et des Transports Ghazi Zeaïter. La décision d’établir une commission ministérielle a été perçue comme une tentative de plus de bloquer – provisoirement – le processus jusqu’à ce qu’un soutien politique soit assuré. Une décision qui ne vaut pas annulation à ce stade. Elle signifie simplement que les différentes parties ne se sont pas encore entendues sur la manière de gérer le dossier. On devine à première vue que les membres de la commission n’ont pas les qualifications ou les compétences nécessaires pour contester les dispositions des deux décrets. Certains sont à la tête de portefeuilles qui ne concernent que de loin le dossier du pétrole et du gaz. Le débat est davantage politique que technique et dépasse le cadre des deux décrets.
De tous les enjeux actuels, celui de l’exploitation des ressources gazières et pétrolières est perçu comme prioritaires par les diverses parties locales convaincues que celui qui contrôle le secteur gouvernera le pays. La composition de la commission reflète un tour de table entre les principales forces politiques (et donc confessionnelles) et a pour objectif non déclaré de trouver un minimum de soutien (politique et confessionnel) pour débloquer le dossier, en accordant des garanties aux parties concernées. Un accord qui ne concernera probablement pas uniquement les dispositions de ces deux décrets.