Le Yacht Club a ouvert ses portes en avril 2014 à la marina de Beyrouth. Partie intégrante de Zaitunay Bay, il est détenu et géré par la société Beirut Waterfront Development SAL (BWD), une joint-venture entre Stow Waterfront, dont les actionnaires principaux sont Mohammad Safadi, Walid Daouk et Solidere. L’investissement est de 200 millions de dollars, sur un total de 350 millions pour tout le projet Zaitunay Bay. Le complexe qui emploie une centaine de personnes gère 17 restaurants, auxquels s’ajoutent désormais 43 résidences meublées, conçues par l’architecte américain Steven Holl et décorées par l’architecte d’intérieur Nabil Dada. C’est à Walid Kanaan, directeur des opérations, que la gestion du Yacht Club a été confiée, la Société des grands hôtels du Liban (SGHL) fournissant le soutien technique. « J’ai assuré les finitions techniques et fonctionnelles du projet, recruté du personnel qualifié et je suis chargé de contrôler les coûts durant la première année d’opération sans pour autant compromettre la qualité du service. » En plus des meublés, le projet dispose de neuf suites (800 dollars la nuitée), de salles de sport, d’un spa (le premier de la marque Sisley au Liban), d’une piscine, ainsi que d’une salle de jeux et d’une bibliothèque qui peut être réaménagée pour accueillir des réunions. La gestion de cuisine des restaurants a été confiée au groupe Kamp Catering (Kampai). Le groupe prévoit l’ouverture du Kampai, son enseigne japonaise déjà présente au centre-ville. « L’inauguration du Yacht Club en période de crise a été une vraie prise de risque, mais nous avons réussi le pari en dépassant nos prévisions en termes de recrutement des membres : nous comptons déjà 209 adhérents et visons les 500 », affirme Kanaan. C’est surtout le volet immobilier du projet qui est touché puisqu’il cible une clientèle sensible à l’insécurité du pays : les expatriés et les étrangers. L’abonnement au club s’élève à 20 000 dollars par personne et 25 000 dollars par couple avec des charges annuelles de 4 000 dollars, et les résidences – dont le tiers a déjà été cédé – sont vendues autour de 20 000 et 25 000 dollars le m2. « Notre stratégie de communication est principalement fondée sur le bouche-à-oreille, nous tenons à conserver un environnement exclusif pour nos membres et résidents. »
Âgé de 45 ans, Walid Kanaan est hôtelier de formation. Diplômé de l’école hôtelière suisse IHTTI en 1991, c’est avec le groupe Hilton aux Émirats arabes unis qu’il débute sa carrière dans le département des ventes. Il passe ensuite cinq ans avec le groupe Sheraton au Maroc (de 1994 à 1999), avant de se tourner vers l’immobilier avec la société Regus, en tant que responsable des marchés du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord. En 2001, il revient à ses premières amours en rejoignant le groupe hôtelier InterContinental, au sein duquel il travaille 10 ans, d’abord à l’hôtel Phoenicia à Beyrouth où il est notamment en charge de la conception et de l’ouverture de la “Tower C” composée de résidences meublées de luxe. Kanaan dirige ensuite un hôtel au Qatar pour le même groupe avant d’être transféré tour à tour au Koweït puis au Liban (à l’InterContinental Mzaar) en tant que directeur général. Aujourd’hui à la tête des opérations du Yacht Club, il affirme que le projet n’a pas de réelle concurrence au Liban. « Nous sommes les seuls à regrouper un club privé, des résidences meublées et un boutique-hôtel sous un même toit. »