Le groupe Indevco est implanté en Égypte depuis une quinzaine d’années pour desservir cet immense marché et l’utiliser comme une porte d’entrée vers l’Afrique.

« En Europe, j’ai rencontré de nombreux Égyptiens très qualifiés et je ne comprenais pas les gens qui m’alertaient sur les problèmes de formation des Égyptiens en Égypte même. En réalité, les meilleurs quittent le pays pour travailler dans les groupes internationaux ou créer leur propre affaire », témoigne Fady Salwan. Le groupe a mis en place des dispositifs de formation, internes et externes, pour remédier à ce problème.
Au total, Indevco emploie 1 500 personnes en Égypte, dont 500 pour Sanita, la marque spécialisée dans les produits d’hygiène. Elle concurrence des géants internationaux comme Procter and Gamble, ou Kimberly-Clark, mais peu de marques égyptiennes. Avec un positionnement “masstige”, c’est-à-dire une combinaison de produits de masse et de produits de qualité, le groupe revendique une place de numéro deux sur le créneau des mouchoirs, de numéro un ou deux pour les couches adultes, de numéro deux pour le papier aluminium, de numéro cinq pour les couches... Après des ventes en chute de 30 à 40 % en 2011-2012, il est à nouveau en croissance par rapport à son chiffre d’affaires de 2010, non communiqué.
L’export constitue encore une part minime des ventes à partir de l’Égypte. Mais l’objectif est de le porter à 25-30 % de la production d’ici à deux ans. Priorité est donnée à l’Afrique, avec quelques ambitions en Asie du Sud-Est. À terme, la production égyptienne sera exportée vers l’Afrique du Nord, de l’Est et du Sud. Une usine au Ghana étant chargée de desservir l’Afrique de l’Ouest. « L’Europe stagne, les États-Unis ont une économie stable, le Moyen-Orient a des problèmes politiques, l’Océanie est trop petite et l’Asie ralentit. Selon nous, l’Afrique est le véritable avenir des affaires dans le monde », insiste Fady Salwan.
Même si ses yeux sont tournés vers l’Afrique, Indevco n’oublie pas l’Égypte. « C’est un pays riche, avec 90 millions de consommateurs, au potentiel immense dans tous les secteurs. Le projet de deuxième canal de Suez a été financé à 100 % par des Égyptiens. Une minorité d’entre eux est en réalité très riche. Le pays a souffert ces dernières années, mais aujourd’hui je suis optimiste. »