Selon l’agence de conseil immobilier Ramco, 83 976 m2 de surface résidentielle sont restés invendus en 2014, c’est 2,6 % de plus qu’en 2013. Au total, le nombre d’invendus représente 271 appartements neufs, soit une valeur affichée de 480 millions de dollars.

La multiplication des appartements invendus ne cesse de s’amplifier dans un contexte de ralentissement du marché immobilier à Beyrouth. Il est ainsi de plus en plus difficile pour un promoteur d’écouler tout son stock d’appartements au cours de la phase de construction.
Selon le panel identifié par Ramco, ils ne sont que quatorze à avoir réussi cet exploit. Leur succès s’explique par un solide réseau de vente, des prix compétitifs, de bons emplacements, des surfaces en demande et dans certains cas des appartements atypiques.
À l’opposé, dans la grande majorité des cas (75 % des immeubles), il reste quelques unités à la vente une fois la construction terminée.
L’étude de Ramco révèle que les taux d’absorption sont en baisse de 2,5 % par rapport à 2013. Ainsi, la moyenne des taux de vente d’un immeuble (en fonction de la surface résidentielle) est de 76 %. Ce taux était de 78 % en 2013 et de 82 % en 2012.
La surface moyenne des appartements invendus (310 m2) prouve les difficultés des grands appartements à se vendre. La stagnation actuelle se traduit par le recul de la demande pour les produits haut de gamme et au-delà d’un budget de 1,5 à 2 millions de dollars.
Or certains promoteurs ont privilégié de grandes superficies dans des quartiers qui n’étaient pas adaptés à ce type de produits. Une fois terminés, les appartements se sont retrouvés en décalage avec la demande. Comme ce projet à Sakiet el-Janzir qui propose des logements de 500 m2 alors que la demande est surtout orientée vers des 250 m2. Résultat, 55 % de l’immeuble est inoccupé.
La valeur marchande avant négociation des invendus de 2014 représente environ 480 millions de dollars, soit 8,3 % de plus qu’en 2013.
Ce stock d’invendus de 2014 vient s’ajouter à celui des années précédentes qui peinent également à se vendre. Si beaucoup de produits ont des défauts, ils sont aussi surcotés, c’est-à-dire que leurs prix sont surévalués. Des promoteurs ont du mal à se comprendre la nécessité d’ajuster leur tarif et ils sont en partie responsables – autant que la baisse de la demande – de leurs invendus.
L’accumulation des invendus ne signifie pas pour autant une baisse des prix à court terme. Les promoteurs ayant déjà rentabilisé financièrement leur projet, les quelques appartements qui leur restent sur les bras sont souvent considérés comme des bonus. Tant qu’ils ne sont pas liés à une banque, ils maintiennent leur prix dans l’attente de jours meilleurs.