Fondée par Boulos Nassar en 1926, Liban Fonderies est aujourd’hui dirigée par son fils, l’ingénieur Sami B. Nassar métallurgiste depuis 1972. Située à Roumié, l’entreprise recycle des métaux ferreux et non ferreux issus des déchets pour fabriquer différents produits utilisés pour les travaux d’ingénierie : des plaques d’égout, des pieds de banc, des bornes antistationnement fixes… mais également des pièces pour automobiles, des pompes à eau ou des pièces décoratives (statues, balustrades, lampadaires…). Liban Fonderies récupère en moyenne chaque année 800 tonnes de ferraille, 150 tonnes d’aluminium et 80 tonnes de cuivre auprès de collecteurs de déchets. Équipée de six fours spécialisés, la petite entreprise a investi près d’un million et demi de dollars au cours des dix dernières années pour renouveler ses machines et les accessoires de ses fours. Elle utilise depuis près de vingt ans le procédé d’oxycombustion de la société française Air Liquide pour le recyclage des différents alliages. « Ce procédé nous permet de réaliser des économies d’énergie et de rester compétitifs avec certains pays, comme la Chine, qui ont pourtant des coûts de matière première et de main-d’œuvre nettement inférieurs. Nos produits sont 5 à 15 % moins chers que ceux importés d’Asie, qui se répandent sur le marché depuis quelques années. Le savoir-faire technique est indispensable dans le recyclage des métaux au Liban, sinon cette activité ne peut pas être rentable », explique Sami Nassar. La transformation coûte l’équivalent de 30 % environ du prix de la matière première. Dans le secteur du coulage de pièces en fonte à partir de matériaux recyclés – Liban Fonderies n’a qu’un seul concurrent libanais, basé à Kfarchima : Fonderies Ohannès Kassardjian SAL. Elle écoule 90 % de sa production sur le marché local auprès de sociétés d’ingénierie, de Solidere pour des produits municipaux (lampadaires, grilles pour les arbres, bancs…), diverses entreprises de construction (comme la société Matta et associés SAL, la société A.R. Hourié entreprises…) ou des particuliers. Les 10 % restantes sont exportées dans le monde arabe, en particulier dans les pays du Golfe. La société emploie actuellement une dizaine de personnes.