Sur la centaine d’immeubles résidentiels actuellement en chantier à Achrafié, il existe encore quelques produits sous la barre
symbolique des 3 000 dollars le m2, à condition d’accepter de vivre dans un quartier populaire et dans un appartement aux prestations basiques. Selon la dernière étude sur l’immobilier à Beyrouth de la société Ramco SARL, la Quarantaine est le secteur le moins cher de cette partie est de Beyrouth.

Les cinq quartiers les moins chers de la partie est de la capitale se trouvent dans la ceinture d’Achrafié, principalement surplombant le Nahr el-Beyrouth. Naturellement, ces adresses ne brillent pas par leur prestige, mais elles font partie des rares options où il est encore possible de se loger à Beyrouth à moindre coût.
Toutefois, la stagnation du marché immobilier actuel touche également ces quartiers populaires. Malgré des prix parmi les plus bas de Beyrouth, ils souffrent du ralentissement de la demande. Car en fin de compte, les acheteurs ne sont pas prêts à acquérir un bien par défaut uniquement dans le but d’être à Beyrouth, sachant que les appartements sont souvent de piètre qualité et surtout dans des quartiers où l’environnement urbain est très dégradé.
À l’opposé, certains secteurs bon marché avec un certain charme se révèlent de bonnes affaires pour les budgets serrés.
Habiter dans le secteur de la Quarantaine est un choix qui surprend. Cette partie de Beyrouth accumule de nombreux a priori. La proximité du port et la présence d’un centre de tri de Sukleen, de plusieurs casernes militaires et de l’ancien abattoir en font une adresse résidentielle peu attirante pour beaucoup d’acheteurs potentiels. Pourtant depuis deux ans, quelques promoteurs ont pris le risque d’y construire. Le défi est de taille : comment séduire des acheteurs dans un quartier qui accumule autant de préjugés ? Deux immeubles proposent des unités de 158 et 160 m2. Le premier étage de l’un d’entre eux est le moins cher de la partie orientale de Beyrouth. Le promoteur demande 2 000 dollars le m2 avant négociation.
Malheureusement, à ce prix, il faut accepter de vivre dans une impasse avec une faible luminosité !
Surplombant l’autoroute qui relie l’avenue Charles Malek à Bourj Hammoud, le quartier Saint-Louis compte une poignée de nouveaux projets où les surfaces proposées varient de 110 à 140 m2. Depuis deux ans, 40 appartements ont été mis sur le marché. La moyenne d’un premier étage est de 2 566 dollars le m2.
Parmi les bons plans actuels, le quartier Beddaoui conserve un esprit “village” intercalé entre l’ancienne voie ferrée et le fleuve de Beyrouth. Ses petites boutiques désuètes et ses bâtiments peu élevés lui donnent un cachet vieillot, mais assorti d’un charme spécifique. Beddaoui est dans le prolongement de Mar Mikhaël et Kobayate, et se trouve à l’entrée de la capitale. Le nouveau stock offre surtout des appartements entre 100 et 120 m2 dont les prix varient en fonction des étages de 230 000 à 350 000 dollars. Au-delà de ce budget, la demande a du mal à suivre.
Entre les secteurs Hôtel-Dieu et Sioufi, le quartier Hay el-Sirian propose principalement de petits logements de 94 à 150 m2 capables de séduire les budgets d’environ 250 000 dollars. L’un des premiers promoteurs à avoir misé sur ce quartier a été le groupe Cibco avec le complexe J Tower qui totalise une centaine d’appartements. Depuis, plusieurs promoteurs y ont investi. Six chantiers y sont en cours. Mais les ventes peinent à suivre.
Derrière le bâtiment de la Sûreté générale, le secteur Adlié est surtout connu pour ses immeubles de bureaux. Pourtant, un petit quartier résidentiel subsiste constitué de petites ruelles et de constructions peu élevées. Le secteur a un certain attrait. Les produits neufs de 145 à 185 m2 ont une moyenne au premier étage de 2 700 dollars le m2.