Le champagne, le prosecco, peut certes couler à flots en ces jours de Saint-Valentin, mais une idée plus originale peut aussi vous réconcilier avec le romantisme exacerbé de ceux qui « voient la vie en rrrooooose », comme chantait la môme Piaf : l’appellation Saint-Amour. Un joli cru, situé dans le Beaujolais, à la frontière avec la Bourgogne, qui doit son nom, dit-on, à un légionnaire romain de la famille d’Armor. Ayant réchappé à un massacre, ce spadassin antique serait ensuite venu se réfugier en Gaule où il devint missionnaire, léguant son nom au village de Saint-Amour où il s’était installé.
Quoi qu’il en soit, cette petite appellation au patronyme si évocateur compte aujourd’hui quelque 325 hectares et une cinquantaine de viticulteurs. Des vignerons qui peaufinent leur gamay, le cépage emblématique de l’appellation, en “primeur”, c’est-à-dire à la façon du Beaujolais Nouveau ou bien en vin de garde, à conserver cinq ans. Ce qui, comme en amour, vous laisse le choix entre un one-night stand assumé ou une rencontre un tantinet plus longue.
Quelles que soient vos attentes, sachez que ces crus sont souvent délicats et gourmands avec un nez où dominent des parfums délicats de fruits rouges croquants, de framboises ou de fleurs, de pivoine notamment. Certes, ce sont souvent des vins légers, qui jouent plutôt sur l’élégance que sur la puissance et procurent un plaisir facile. Mais les plus élaborés auront des arômes d’épices, de fruits kirsch ou de cerises griottes à vous ravir. Certaines de ces cuvées peuvent même attendre quelques années avant d’être à leur apogée. Dans les très bons millésimes, le 2009 et le 2011 sortent du lot dans la région de Saint-Amour..