« Déchets. L’État patauge. » Ce titre faisait la couverture du Commerce du Levant en mai 2015. Près d’un an plus tard, le constat est accablant. Il n’y a presque plus d’État au Liban, et ce qu’il en reste est au fond de l’eau. Il nous a paru important de nous pencher à nouveau sur la désormais célèbre crise des déchets, malgré tout ce qui a déjà été écrit sur le sujet, pour insister sur un point : même si les poubelles sont ramassées et que le gros des nuisances ne sont plus aussi flagrantes, en réalité, rien n’a changé. Personne, au niveau des institutions, n’a assumé ses responsabilités en démissionnant ou même en faisant amende honorable. Pendant les huit mois de crise, à aucun moment ne s’est constituée une instance chargée de la régler en appréhendant le dossier dans tous ses aspects économiques, sociaux, fonciers, techniques, environnements, budgétaires, etc. Au contraire, les discussions des quelques comités ou commissions constitués ici ou là ont brillé par leur opacité et n’ont, au final, été que le lieu du marchandage politico-clientéliste qui tient lieu d’État depuis des années. Enfin, les “solutions” proposées de façon “provisoire” sont, au mieux, des pis-aller et, au pire, de nouveaux arrangements entre des parties plus ou moins clairement identifiées, sur le dos du contribuable.