Créée en 1967 par Nicolas Abi Nasr, l’entreprise familiale Marie France détient aujourd’hui 80 % des parts de marché du collant au Liban. Elle investit aujourd’hui pour rester à la pointe de la technologie et soutenir son expansion nationale et internationale.

« Il n’y a plus que deux usines de collants au Liban, dont la nôtre, contre 45 dans les années 1960-70 », assure Eddy Abi Nasr, directeur opérationnel de la marque libanaise Marie France. Fondée par son père, l’entreprise, qui produit chaque jour près de 24 000 paires de collants et compte près de 300 salariés, revendique 80 % des parts de marché national du collant. Distribués dans plus de 4 000 points de vente à travers le pays, les collants Marie France sont aujourd’hui déclinés en plusieurs gammes (basiques, fantaisies, techniques…) qui ont fait la réputation de la marque. Celle-ci a réalisé un chiffre d’affaires de plus de 15 millions de dollars en 2015, en hausse annuelle de 10 %. Dès ses origines, Marie France a souhaité se démarquer de ses concurrents locaux en se positionnant sur du « haut de gamme abordable », affirme son directeur, avec des produits de qualité (la plupart des matières premières sont d’origine européenne) vendus 20 % moins chers que les marques occidentales. Afin d’augmenter sa production d’environ 20 %, l’entreprise a achevé, début 2016, des travaux d’agrandissement de son usine de Ghazir qui s’étend désormais sur 22 000 mètres carrés. Des travaux importants qui ont nécessité un investissement de près de 12 millions de dollars (comprenant le bâtiment, de nouveaux bureaux et les machines utilisant les dernières technologies en la matière). La nouvelle usine est principalement dédiée à la marque Marie France (75 % de la production), le reste des collants étant produit pour des marques de distributeurs et différentes marques internationales.

Diversification

Si les collants, les chaussettes et les leggings (ces derniers ayant été lancés en 2011) représentent près de 60 % du chiffre d’affaires de l’entreprise, Marie France a progressivement développé de nouvelles gammes de produits comme la lingerie, les maillots de bain ou encore les vêtements de nuit et les dessous sans couture. Une stratégie de diversification entamée dans le milieu des années 2000, parallèlement à l’ouverture des premières boutiques Marie France. « Notre collection est désormais assez complète et compte près de 5 000 références », explique Eddy Abi Nasr dont les axes de développement portent désormais sur l’extension de la chaîne de magasins au Liban, qui représente encore 75 % du chiffre d’affaires, mais aussi à l’étranger où plusieurs ouvertures sont prévues cette année. « Avec le développement fulgurant des centres commerciaux au Liban et dans le monde, et par conséquent la disparition progressive des petites boutiques indépendantes, nous avons décidé de créer nos boutiques (gérées en propre ou franchisées) afin de distribuer nos produits », explique le jeune directeur. « Malgré de lourds investissements, ces boutiques nous permettent de réaliser des marges beaucoup plus importantes et de mieux contrôler notre image », ajoute-t-il. La première ouvre ses portes à Beyrouth en 2008, puis le rythme d’ouverture s’accélère d’année en année. Fin 2016, le pays comptera 17 magasins, faisant de Marie France la plus importante chaîne de lingerie au Liban, en termes de points de vente. Eddy Abi Nasr prévoit qu’une dizaine de points de vente ouvriront leurs portes en 2017. L’entreprise ne compte d’ailleurs pas se cantonner aux frontières du pays : deux magasins devraient ouvrir en Égypte courant 2016, dont un dans le plus grand mall du Caire, trois autres au Maroc et deux en Tunisie. « Depuis sa création, Marie France s’est positionnée comme une marque internationale, qui s’adresse à la fois à la clientèle du Moyen-Orient mais aussi de l’Europe », explique Eddy Abi Nasr, qui entend bien conquérir le marché français très prochainement.