À l’heure d’aller sous presse, les ordures ménagères recommençaient à s’amonceler dans la plupart des localités du Metn et du Kesrouan, sans qu’aucune porte de sortie à cette nouvelle crise des déchets ne se dessine.
Pour des raisons probablement liées à leur propre agenda politique, les Kataëb ont décidé de faire barrage à la “solution” avalisée jusque-là par toute la classe politique même si son inanité n’a cessé d’être dénoncée par les experts et les associations de défense de l’environnement, en vain. Appuyés par un certain nombre de militants, les partisans de Samy Gemayel ont entravé la poursuite des travaux de construction du brise-lames, première étape de la construction du remblai destiné à accueillir la nouvelle décharge de Bourj Hammoud.
Les arguments des opposants sont toujours les mêmes : le coût disproportionné de l’infrastructure (des dizaines de millions de dollars) semble n’avoir qu’une motivation, celle de distribuer des commissions, alors que le souci fondamental d’une gestion raisonnée des déchets, à travers le choix du recyclage, est, lui, totalement ignoré.
La question qui se pose est cependant de savoir qui des “citoyens” ou du “gouvernement” aura cette fois le dernier mot. Car la pression et le chantage sont désormais clairs. Et il n’est pas sûr que les opposants de la dernière heure bénéficieront du soutien populaire. D’une part, car cette fois la bataille est localisée selon des critères communautaires ; de l’autre, parce que le sentiment d’impuissance a atteint un tel niveau que plus personne ne semble prêt à croire à la raison d’être de la moindre mobilisation citoyenne.