Un article du Dossier

À la rencontre de la livre libanaise

La conception des billets de banque change tous les vingt ou trente ans. La dernière date de 1994. Ces billets de livres libanaises incorporent de nombreux signes de sécurité et leurs dessins sont plus abstraits.

Les billets actuels sont de dimensions plus réduites, ce qui est une tendance internationale. La livre a les mêmes dimensions que l’euro. Celle de notre quotidien a une taille correspondant à 40 % de la livre de 1925. Comme l’euro, la livre accroît ses dimensions avec la valeur du billet. Ce qui n’est pas le cas pour le dollar, dont la taille reste inchangée quelle que soit sa valeur faciale.

Conception
C’est un cahier des charges très astreignant qui est mis en place par la Banque du Liban pour la conception et la fabrication des billets, pour le papier, le design, les signes de sécurité, la qualité de la calligraphie et l’impression. S’ensuit une procédure classique d’appel d’offres. Sept à huit entreprises publiques ou privées, européennes le plus souvent (suédoises, néerlandaises, autrichiennes, allemandes, russes, anglaises et françaises) y répondent en général. Celle qui est choisie s’occupe de toute la fabrication et du transport, qui peut se faire par avion, mais le plus souvent par bateau.

Papier
Le papier utilisé pour la livre est 100 % coton. Il existe aujourd’hui des matières polymères qui ont trois avantages : elles font des billets plus résistants, plus difficiles à contrefaire, mais aussi plus hygiéniques. Surtout après qu’une étude de 2007 du laboratoire de virologie des hôpitaux universitaires de Genève a montré que certains virus grippaux peuvent se conserver 120 heures, soit cinq jours sur un billet en papier. Certains pays comme l’Australie ou la Nouvelle-Zélande ont adopté ces billets.
Au Liban, trois billets sont des polymères. Ce sont les billets commémoratifs des cinquante ans de la Banque centrale (émis à 50 000 exemplaires), des soixante-dix ans de l’indépendance (50 000 exemplaires) et des soixante-dix ans de l’armée libanaise (150 000 exemplaires). Ils sont aussi beaucoup plus coûteux à produire.

Sécurité
Les motifs de sécurité sont de quatre types : ceux qu’un particulier peut détecter à l’œil nu ; ceux que les commerçants peuvent vérifier avec des rayons ultraviolets ou un microscope ; ceux qui sont destinés aux banques, dotées d’une machine de comptage ; et enfin, ceux qui ne sont détectables que par les appareils de la Banque centrale.

Durée de vie
Nos livres ont une durée de vie de deux à trois ans, et pour les petites coupures (1 000 et 5 000 livres libanaises), il s’agit même d’un an ou de dix-huit mois. Mais rassurez-vous, si votre billet est endommagé ou abîmé, la Banque centrale le remplace gratuitement. Il faut pour cela qu’il en reste plus de la moitié, et que soient visibles le numéro de série et l’une des deux signatures. Et bien sûr que vous ne l’ayez pas endommagé volontairement. Car une enquête est menée sur les causes de la destruction.
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