Après le grand succès du MusicHall, Michel Éleftériades ouvre un nouvel établissement nommé B, sur le toit de la Fondation Aïshti de Antélias. Situé sur une surface d’environ 1 500 m2, B est un restaurant méditerranéen qui peut accueillir environ 200 clients en première partie de soirée pour un ticket moyen autour de 80 dollars. Au menu, on retrouve une sélection de plats finement travaillés comme des tomates farcies aux calamars avec risotto à l’encre de seiche et au comté, ou encore un bœuf mijoté 18 heures servi avec des champignons marinés au vinaigre de cerise.

Passé minuit, le lieu se transforme en une boîte de nuit électro-deephouse qui peut accueillir environ 1 000 personnes.

Le maître des lieux, qui a investi plusieurs millions de dollars dans ce projet, n’y va pas par quatre chemins : « C’est un lieu dédié au bon goût, c’est-à-dire le mien, dit-il avec humour. Il y a peu de temps encore, je voulais partir m’installer en Italie, à Florence, où je possède un hôtel. Puis finalement, j’ai donné une dernière chance à ma vie au Liban. Ce lieu, c’est un défi lancé contre la vulgarité et la déliquescence dans laquelle nous vivons. »

Personnage au parcours éclectique, Michel Éleftériades a débuté par des études d’art en France, puis à l’Académie libanaise des beaux-arts. Touche-à-tout, il est à la fois artiste, compositeur, metteur en scène, peintre, sculpteur… Mais ce qu’il aime avant tout, c’est promouvoir des artistes, leur donner un espace où s’exprimer, un public. En 1999, il crée le Festival international de Byblos, qu’il dirige jusqu’en 2003, l’année charnière où il ouvre le MusicHall au centre-ville de Beyrouth.

Salle de spectacle, restaurant ou bar, le MusicHall est le joyau de Michel Éleftériades. La décoration y est baroque avec tapis rouges et dorures, l’ambiance feutrée. La salle peut accueillir jusqu’à 800 personnes assises pour un ticket moyen autour de 80 dollars par personne. Avec une programmation locale et internationale, le MusicHall s’impose immédiatement comme l’un des lieux incontournables de la vie nocturne libanaise. En un an, l’investissement est amorti et le propriétaire affirme qu’à l’exception de 2006, son chiffre d’affaires n’a fait qu’augmenter d’année en année.

En plus de recevoir des artistes comme Toni Hanna, les Chehadé Brothers ou encore Bilal, Éleftériades a aussi produit leurs albums sous son label Elef.Records. Dix ans après son ouverture, le MusicHall fait des petits avec une branche à Dubaï, aux Émirats arabes unis et un établissement d’été en bord de mer, au Biel, le MusicHall Waterfront.

Personnalité du monde culturel, Michel Éleftériades est aussi connu pour ses engagements politiques. Il s’est notamment autoproclamé Empereur Michel 1er du Nowheristan – un nouvel État qu’il a créé en 2003 lors de sa période “mégalomane”. Dernier soubresaut dans cette histoire fantastique, l’empereur vient tout juste d’abdiquer. Libéré de ses fonctions, Éleftériades est méconnaissable. Finis les grands manteaux noirs, la canne et la Bentley sur mesure, le nouveau Éleftériades est rasé, porte des habits colorés, roule en Kia Picanto et s’amuse qu’on ne le reconnaisse plus.