Passionné de vins, Ziad Mouawad est surtout connu pour le restaurant Burgundy, situé à Saïfi. Après vingt ans passés dans la région de Lyon, en France, où il a étudié puis pratiqué la médecine, Mouawad rentre au Liban et change de vie en 2009. Avec le soutien des trois frères Edmond, Henri et Karl Asseily, il remet la blouse blanche et devient importateur de vins de Bourgogne avec une première entreprise : Era Wines.

En 2010, il ouvre, toujours avec le groupe Asseily, le restaurant Burgundy, une adresse qui marie une cuisine de terroir haut de gamme, préparée par le chef Youssef Akiki, et une carte de vins exceptionnels. Les chiffres sont parlants. Si le restaurant a coûté 1,5 million de dollars, sa cave, qui abrite près de 20 000 bouteilles, a coûté à elle seule un million.

« La combinaison entre ma passion pour les vins, le travail du chef et le soutien des financiers a donné un résultat unique qui explique le succès de Burgundy », explique Mouawad.

L’établissement, qui peut accueillir 24 personnes en salle pour un ticket moyen à 130 dollars par personne avec du vin, a su séduire une clientèle fidèle. « C’est devenu presque un club, où l’on anticipe les attentes de nos habitués. On adapte par exemple les verres ou les chaises à leurs souhaits, mais l’ambiance reste décontractée, les tables ne sont pas nappées comme dans un cinq étoiles et on peut venir en jeans », décrit le patron des lieux, qui affirme que certains de ses clients viennent quatre fois par semaine.

Son nouveau projet, le restaurant Paname, en association avec Joe Noujaim et Joe Abrass, ouvre en lieu et place de l’ancien Balima sur la place principale de Saifi Village. C’est un bistrot “presque français” où les plats de l’Hexagone sont revus au goût du jour avec une touche internationale. Au menu, on retrouve par exemple un ceviche d’inspiration péruvienne, des pâtes à l’italienne ou des carpaccios de poisson à la japonaise, le tout pour un ticket moyen autour de 50 dollars. Avec 100 mètres carrés à l’intérieur et une terrasse, l’établissement peut accueillir jusqu’à 60 personnes assises. « À la fermeture de Balima, Solidere souhaitait l’ouverture d’un bistrot de qualité. Ils nous ont donc contactés et après quelques négociations nous avons accepté. C’est une très belle occasion, car c’est un quartier dans lequel nous vivons déjà et il manquait un café-bistrot où l’on peut commander à n’importe quelle heure de la journée. C’est donc une façon de participer à la vie du quartier », explique Ziad Mouawad, copropriétaire de Paname qui a coûté environ 650 000 dollars dans ce nouveau projet.

En 2014, grâce à ses bonnes relations avec les vignerons bourguignons, Mouawad et le groupe Asseily rachètent Mathieu Vins, une société de distribution de vins de Bourgogne en Suisse romande.

Sa passion des vins, Ziad Mouawad s’y est totalement consacré. Depuis son retour au Liban il ne pratique plus la médecine. « Il fallait faire un choix. Pour moi, la médecine est une profession trop noble pour qu’elle soit pratiquée à moitié. Il faut y consacrer toute son attention ou rien, c’est pourquoi je n’exerce plus », dit-il.

Mais son passé d’homme de science l’aide toujours au quotidien. Sans formation en œnologie, il a dû s’appuyer sur ses réflexes scientifiques pour appréhender son nouveau métier. « Comme la médecine, le travail dans le vin marie d’une certaine manière l’art et la science… »