Après l’événementiel, la restauration et la vie nocturne, Alain Hadifé inaugure aujourd’hui son dernier né, Zero 4. « Zero 4 n’est pas un cluster, insiste Alain Hadifé, c’est un quartier avec une place, des bancs publics, des ruelles, des espaces verts, des commerçants et des restaurants. » De fait, sur un terrain de 23 000 mètres carrés, le bâti ne couvre que 2 000 mètres carrés.

« J’ai commencé à conceptualiser ce projet en 2012, avec l’idée que le nord de Beyrouth était une région riche par plusieurs aspects, mais où il n’y avait pas grand-chose à faire », dit-il.

Zéro 4 – dont le nom correspond à l’indicatif téléphonique de la région Antélias – Naccache accueillera une douzaine de restaurants dont Onno, Tavolina, Brgr.Co, Café Younès, Paul, Meat the Fish, Mathieu, Bread Republic, Malolo et Far East, un nouveau concept asiatique du groupe Addmind. Les autres établissements seront des nouveaux concepts, dont les identités n’ont pas encore été dévoilées.  « J’ai voulu créer une destination pour des restaurants de quartier. J’ai regroupé des endroits que j’aime à titre personnel dans un même espace. On y trouve un peu de tout, avec un ticket moyen à partir de 10 dollars », dit Alain Hadifé.

Zero 4 comprendra aussi des commerces dont un espace de vente de vêtements multimarques, un institut de beauté, une salle de gym, un coiffeur et une quinzaine de kiosques qui accueilleront des concepts éphémères, des expositions et des activités. Représentant un investissement de plusieurs millions de dollars, ce projet est une affaire familiale qui réunit Alain Hadifé et ses trois frères.

Dans les années 2000, après des études de droit qu’il termine sans passion, Alain Hadifé ouvre une entreprise d’événementiel, appelée Caractère, et découvre l’univers des réceptions, des mariages et des événements corporate. Une dizaine d’années plus tard, il tente l’aventure de la restauration avec Lola, un établissement de cuisine française – fondue, raclette, grenouilles – qu’il ouvre avec son frère à Bickfaya. « Ce lieu c’était un coup de folie, un coup de cœur pour un endroit en pleine forêt », dit-il. Pour un ticket moyen autour de 50 dollars par personne, Lola peut accueillir jusqu’à 300 personnes assises en été et 120 en hiver pour une ambiance cheminée.

À la même période, Alain Hadifé rencontre Toni Habr, du groupe Addmind. Cette nouvelle amitié le pousse à se tourner vers la vie nocturne. Il investit alors dans Caprice, Iris Beach et Iris Dubaï.

« La vie nocturne a beaucoup changé ces dernières années. En l’absence de touristes, le marché est devenu autosuffisant avec l’émergence d’une nouvelle génération, explique-t-il. La musique commerciale a été remplacée par une tendance deep house/techno, une programmation de DJ internationaux. Même moi j’ai changé de goût. »

Autre rencontre avec Nemer Saliba, du groupe ÜberHaus, il y a trois ans, qui le pousse à investir dans ses établissements : ÜberHaus, Gärten et plus récemment Discotek.

D’ici à l’été, Alain Hadifé prévoit de dévoiler un nouveau projet, seul cette fois. Il s’agira d’une salle polyvalente de 2 500 m2 en plein Beyrouth, qui pourra accueillir mariages, soirées, expositions et concerts.