Le projet de développement des transports en commun dans le Grand Beyrouth a été approuvé par le conseil d’administration de la Banque mondiale. Cette validation constitue une étape décisive vers la mise en œuvre de ce projet qui vise à décongestionner le trafic routier. En juin dernier, une version antérieure du projet avait été approuvée par la commission parlementaire des Travaux publics, des Transports et de l’Eau.

Ce chantier prévoit la construction de 40 kilomètres de voies rapides sur lesquelles 120 grands bus assureront la liaison entre Beyrouth et la localité de Tabarja, dans le Kesrouan. En plus de la mise en œuvre de ce système de bus rapide (Bus Rapid Transit ou BRT), la Banque mondiale prône l’établissement de lignes secondaires entre « les grandes stations et l’arrière-pays » sur lesquelles elle prévoit de faire circuler 250 minibus. Le projet pourrait être complété avec des travaux “complémentaires” afin d’inclure “les entrées sud et est” de la capitale libanaise.

Au niveau du financement, l’organisation internationale prévoit d’accorder un prêt de 225,2 millions de dollars au Liban et un don de 69,8 millions de dollars dans le cadre du Mécanisme mondial de financement concessionnel (GCFF). En plus de ce budget de 295 millions de dollars, la Banque mondiale s’attend à ce que le secteur privé investisse « entre 50 et 80 millions de dollars », précisant qu’il s’agira du premier projet qu’elle lancera dans le cadre de la mise en place de la loi sur les partenariats public-privé (PPP).

Une fois réalisé, ce nouveau réseau de transports en commun pourra transporter 300 000 passagers par jour, selon la Banque mondiale, et réduire de moitié le temps de trajet entre Beyrouth et Tabarja. Selon Ziad el-Nakat, expert en transports à la Banque mondiale, « le coût économique annuel de la congestion (du trafic) au Liban dépasse 2 milliards de dollars ». L’expert a également relevé que le développement du secteur des transports « représente un tiers du programme d’investissement » de 16 milliards de dollars dans les infrastructures que le gouvernement libanais prévoit de présenter à Paris le 6 avril, à l’occasion de la Conférence économique pour le développement par les réformes et avec les entreprises (CEDRE).

« Maintenant que la Banque mondiale a donné son feu vert, le projet doit être approuvé par le Conseil des ministres, puis par le Parlement », a précisé le service de presse de la Banque mondiale. Par ailleurs, la Banque mondiale attend toujours que les députés libanais approuvent un projet de 200 millions de dollars visant à réhabiliter environ 500 kilomètres de routes sur quelque 6 000 km recensés en tout, entre autres dossiers en suspens.