Le directeur du département Moyen-Orient et Asie centrale au Fonds monétaire international (FMI), l’ancien ministre Jihad Azour, a appelé le Liban à réduire son déficit public et à mettre en place des réformes structurelles pour soutenir la croissance de son économie, en priorisant certains secteurs-clés comme l’électricité et les télécoms. Un avertissement lancé lors d’un entretien accordé à Reuters par Jihad Azour, en poste depuis mars 2017, et qui reprend les grandes lignes d’un rapport publié en février par le FMI sur la situation financière du pays.
Il a précisé que le niveau du déficit public, qui atteint aujourd’hui 9 à 10 % du PIB, était devenu « insoutenable » et qu’il devrait être graduellement réduit pour atteindre 5 % du PIB. La croissance de l’économie libanaise, entre 2 et 2,5 % par an, n’est « pas assez importante pour stabiliser la situation budgétaire, en plus de faire face à certains problèmes, comme celui des réfugiés », a-t-il encore déclaré.
Le Liban a subi le contrecoup des retombées du conflit syrien depuis 2011 et paie également le prix de plusieurs années de paralysie politique au cours desquelles la Banque du Liban a mis en place différents plans de relance et ingénieries financières pour maintenir la stabilité des réserves en devises et soutenir la croissance économique. Des opérations “non conventionnelles”, jugées risquées par les experts du FMI.
La conférence de Paris (CEDRE), qui s’est tenue le 6 avril dernier, a permis au Liban d’obtenir plus de 11 milliards de dollars d’engagements de la part de ses soutiens en prêts contre des promesses de réformes. Pour Jihad Azour, ces engagements doivent inciter le Liban à associer son programme d’investissement dans les infrastructures préparé par l’actuel gouvernement aux « bons ajustements budgétaires ».