Le ministre de l’Énergie, César Abi Khalil, a annoncé le lancement de l’appel d’offres pour l’importation de trois unités flottantes de stockage et de transformation du gaz naturel liquéfié (Floating Storage and Regazification Unit – FSRU – en anglais), après que le Conseil des ministres ait approuvé le cahier des charges amendé de l’adjudication. Installées à Selaata, Zahrani et Deir Ammar, ces unités seront reliées par des gazoducs aux centrales les plus proches, pour une enveloppe totale estimée à près de 199 millions de dollars.  « Les trois centrales devraient être équipées de FSRU dès 2020 », a assuré César Abi Khalil.
Le projet d’approvisionnement du Liban en gaz pour alimenter les principales centrales électriques du pays devrait permettre à l’État de faire des économies budgétaires substantielles pour le Trésor public, dont les transferts à Électricité du Liban (EDL) constituent toujours le troisième plus important poste des dépenses publiques globales, après celui du service de la dette et des salaires. « En important du gaz, l’un des carburants les moins chers, EDL pourra réaliser des économies estimées à près de 460 millions de dollars, si l’on se base sur les cours actuels du pétrole », a affirmé César Abi Khalil. Ce choix a aussi des avantages écologiques, puisque le gaz est l’énergie fossile la plus propre.
Le cabinet international Poten & Partners accompagnera le ministère de l’Énergie dans le processus de présélection des compagnies qui feront le choix de récupérer le cahier des charges. « Ces dernières auront 120 jours pour l’étudier avant de déposer leurs candidatures. Il y aura potentiellement plusieurs vainqueurs et non un seul », a-t-il précisé. Poten & Partners avait déjà épaulé le ministère de l’Énergie lors du premier appel d’offres avorté sur l’acheminement de FSRU au Liban. « Trente consortiums avaient candidaté, et treize d’entre eux avaient été jugés éligibles pour déposer leurs offres en 2014 », a rappelé M. Abi Khalil. Le processus a cependant été interrompu par la formation d’un nouvel exécutif dirigé par Tammam Salam début 2014.
Il était question au départ d’intégrer les projets de FSRU dans le cadre des futurs appels d’offres pour de nouvelles centrales à Zahrani et Salaata, et pour lesquels la Société financière internationale (SFI), bras privé du groupe Banque mondiale, agit en tant que “transactionnal advisor”. « Néanmoins, nous avons déjà des centrales qui sont conçues pour fonctionner au gaz, et nous avons fait le choix de ne pas attendre que les nouvelles centrales soient construites pour importer des FSRU. Autrement, cela aurait représenté une perte supplémentaire d’un milliard de dollars pour le Liban », a expliqué le ministre.