Le ministre sortant de l’Énergie, César Abi Khalil, a donné début juin le coup d’envoi de la première phase d’exploration pour les blocs 4 et 9 de la zone économique exclusive (ZEE) du Liban, dans l’espoir de faire des découvertes commercialisables d’hydrocarbures offshore « le plus rapidement possible ». Les plans d’exploration pour chacun des deux blocs avaient été remis le 27 mars par le consortium formé du français Total, de l’italien Eni et du russe Novatek à l’Autorité de l’énergie (LPA), qui a eu 60 jours pour étudier ces propositions et émettre ses remarques et suggestions. Des discussions entre le consortium et la LPA ont ensuite été menées pour parvenir aux amendements souhaités. « La première phase d’exploration a officiellement commencé pour une durée de trois ans », a indiqué César Abi Khalil.

Le creusement des deux premiers puits, l’un dans le bloc 4 et l’autre dans le bloc 9, dont une partie est également revendiquée par Israël, n’interviendra pas avant fin 2019, a toutefois précisé le directeur de Total Liban, Philippe Amblard. Ce décalage entre le début de la phase d’exploration et celui du creusement des puits s’explique par la nécessité pour le consortium de réaliser « les études géosismiques et géophysiques, les études environnementales, les contrats d’approvisionnement et les contrats de service, ainsi que de préparer la base logistique pour servir les plates-formes en mer », a détaillé le ministre.

L’emplacement des puits a été convenu entre le ministre de l’Énergie et le consortium durant les négociations techniques ayant précédé la signature des contrats, en février dernier, mais n’a pas encore été rendu public.

Le ministre de l’Énergie a aussi évoqué les préparatifs du deuxième round d’attribution graduelle des licences prévu pour début 2019, sans préciser combien des huit blocs restants seront concernés. Ces préparatifs, qui devraient nécessiter environ six mois, concerneront deux axes principaux. Le premier consistera en un travail de promotion par la LPA et le ministère de l’Énergie de ce deuxième round auprès des compagnies pétrolières internationales. « Le marché a joué en notre défaveur en 2017, j’espère que les conditions du marché en 2019 nous seront plus favorables », a affirmé César Abi Khalil. Le deuxième point est relatif à la potentielle modification du cadre juridique régulant le secteur des hydrocarbures offshore au Liban, à savoir la phase de présélection, le cahier des charges de l’appel d’offres et le contrat d’exploration et de production (EPA), qui pourront être amendés « lorsque cela ira dans l’intérêt du Liban ». Total est intéressé par le deuxième round, mais attend de voir « les aménagements qui seront faits par la LPA », selon Philippe Amblard.